mercredi 30 mars 2022

Une (petite) année 2018 de lectures

C’était tellement fastidieux de récapituler mes années de lecture 2021, 2020 et 2019 avec les liens vers chaque billet de lecture (souvent minuscules), que j’aurais bien pu omettre de le faire pour 2018. Mais tout de même :



Enigma, d’Antoni Casas Ros, aux éditions Gallimard,

Chaos, de Mathieu Brosseau, chez Quidam éditeur,

Taqawan, d’Eric Plamondon, chez Quidam éditeur,

Lecamp des Autres, de Thomas Vinau, aux éditions Alma,

La Ritournelle, de Perrine Le Querrec, aux éditions Lunatique,

Toutes les pierres, de Didier da Silva, aux éditions de l’Arbre vengeur,

A vous qui avant nous vivez, de Nathalie Léger-Cresson, aux éditions des femmes-Antoinette Fouque,

Poèmesde l’ermitage, de Ryokan, traduits par Alain-Louis Colas, aux éditions Le Bruit du temps,

Traversée, de Francis Tabouret, aux éditions POL,

Avers et Revers, de Dominique Quélen, respectivement aux éditions Louise Bottu et Flammarion,

La Dissipation, de Nicolas Richard, aux éditions Inculte,

Débarqué, de Jacques Josse, aux éditions La Contre-allée,

Berlin on / off, de Julien Syrac, chez Quidam éditeur,

49 poèmes dont un triangulaire, d’Emmanuel Venet, aux éditions La Fosse aux Ours,

Clonck et ses dysfonctionnements, de Pierre Barrault, aux éditions Louise Bottu,

Monomère & Maxiplace, de Véronique Pittolo, aux éditions de l’Attente,

On a brûlé les ruches blanches, de Bénédicte Heim, aux éditions Et le bruit de ses talons,

La bête a bon dos, de Christine Van Acker, aux éditions José Corti,

Suites, de Bruno Fern, aux éditions Louise Bottu,

Rouge encor du baiser de la reine, d’Anne Karen, chez Quidam éditeur,

Pierre Repp, bégayer, exister, écrire, de Nicolas Le Golvan, aux éditions Sipayat,

À, de Laurent Albaraccin, aux éditions Le Réalgar,

Vie et opinions de Gottfried Gröll (Christophe Manon), aux éditions Le Quartanier,

La confession, de John Herdman, chez Quidam éditeur,

Passerage des décombres, d’Antonin Crenn, aux éditions Lunatique,

Les Jardins statuaires, de Jacques Abeille, aux éditions Le Tripode,

C’est moi, de Marion Guillot, aux éditions de Minuit,

Les nougats, de Paul Béhergé, aux éditions Buchet-Chastel,

Outrage au public, de Peter Handke, aux éditions de l’Arche,

Albin saison 2, d’Albin Bis, aux éditions Louise Bottu,

Détails, de Marcel Cohen, aux éditions Gallimard,

Feuilleton, d’Eric Chevillard, aux éditions La Baconnière,

Répertoire des métiers imaginaires, de Rémy Leboissetier, aux éditions du Sandre,

De toutes pièces, de Cécile Portier, chez Quidam éditeur,

Le héros et les autres, d’Antonin Crenn, aux éditions Lunatique,

Discernement, de Guillaume Contré, aux éditions Louise Bottu,

Quatre morts et un papillon, de Valérie Allam, aux éditions du Caïman,

Une immense sensation de calme, de Laurine Roux, aux éditions du Sonneur.

lundi 28 mars 2022

dimanche 27 mars 2022

Provisoires

Parfois c’est comme ça :



Le temps

est notre ami

et ce n’est pas

notre ami

ce qu’il sait

nous l’ignorons

ce qu’il efface

nous y tenons

et jamais

nous ne pouvons y renoncer

sans qu’une plaie profonde

ne s’ouvre

dans nos petits cœurs

altiers et voraces.



Mais d’autres fois, c’est aussi comme ça :



le baiser c’est dérobé caresse

où se cache ici l’amour c’était

oh mon amour il y a derrière l’étreinte

est très présence d’haleine si l’embrasse

son visage non pas jouir mais

l’embrasser encore à s’en perdre

et aussi mais s’entrouvre

sous les porches derrière la nuit très

mais très nuit se touchent à fleur

d’épiderme et se dilate se dilapide

le cœur comme ces infimes

ces vibrations en écho

du plaisir parce qu’enfin partir

c’est encore c’est vivre



Et encore autrement, bien sûr, et toujours Provisoires, chez Christophe Manon (éditions Nous).




vendredi 25 mars 2022

jeudi 24 mars 2022

Brèves animales (96)

Le faon, le paon et le taon représentent un cas particulièrement surprenant d’adaptation convergente.




mercredi 23 mars 2022

mardi 22 mars 2022

Lire à Gif

Demain à 18h (et sans doute quelques minutes me concernant), venez donc à la librairie Liragif, 15 square de la Mairie, à Gif sur Yvette (à 5 minutes du RER B) :


Au programme :

des lectures de poèmes des auteurs invités au Festival des mots, des rimes et des lyres,

par Sylvie Dadoun et Philippe Annocque.

(Claude Ber, Watson Charles, Philippe Annocque, Alain Marc, Roland Nadaus, Pascale Petit, Sophie Loizeau, Hervé Martin, Jacques Fournier)

J'y lirai notamment des extraits des Singes rouges (Quidam éditeur).




lundi 21 mars 2022

Une bonne farce

Éric Chevillard a passé sa nuit au musée : dans la Grande Galerie de l’évolution du Muséum d’histoire naturelle. Tout laisse à croire que notre homme aurait survécu. On a retrouvé des traces (écrites) de son passage :


« Certains taxidermistes appellent âme le mannequin, de bois jadis, plus souvent de résine aujourd’hui, sur lequel est tendue la peau de l’animal.

Parmi les cinquante-quatre types de rembourrage différents privilégiés au cours des siècles, selon la région, selon la saison et l’imagination de l’empailleur – jamais trop porté sur la paille, en réalité, ni même pour remplir la panse de l’herbivore –, il y eut donc le papier, cette belle âme immaculée si souvent noircie de fautes impardonnables.

On suppose que parfois le taxidermiste, qui est comme tout le monde, qui n’a pas toujours envie de tendre trop loin le bras, fourrait dans sa peau ce qui lui tombait sous la main, une sacoche, une besace, une escarcelle.

Tu peux y enfouir ton trésor, ou vider dedans ta poubelle.

Dans la dépouille de l’ours, ensevelir le corps sans vie de ton ennemi.

Coudre ton hurlement dans le loup, ta peur dans le suricate, ton rire dans le singe.

Ton chant dans le rossignol, ton obstination dans la vieille mule.

Et ta paresse dans le paresseux si toutefois tu disposes d’un jeune assistant zélé pour le faire à ta place.

Laisser en somme le bel animal parler pour toi, armer de tes mots sa peau flasque, lui remettre ton âme.

Tout livre n’est-il pas une bonne farce ? »


Assurément – encore pour l’apprécier faut-il en ressortir vivant ; l’empaillage du lecteur n’est pas loin.

L’Arche Titanic est paru récemment dans la collection Ma nuit au musée des éditions Stock.



mercredi 16 mars 2022

recommandation protocolaire

Stéphane Vanderhaeghe vient de faire paraître son troisième roman chez Quidam. De l’extérieur, il est très gros et très rouge ; il peut impressionner un peu. Il ne faut pas : c’est un roman à la fois très ambitieux et très prenant ; c’est lui qui m’a retenu ces dernières semaines. Il est aussi très différent des deux précédents (qui déjà ne se ressemblaient pas entre eux) du même auteur, rien que par le nombre de personnages : tendant vers un seul dans Charognards, peut-être aucun vraiment dans À tous les airs, ils sont assurément très nombreux dans P.R.O.T.O.C.O.L. Stéphane Vanderhaeghe promène son lecteur d’un personnage à l’autre, prend soin de préciser à chaque fois l’identité de celui-ci pour le lecteur qui aurait peur de se perdre mais qui s’y perdra tout de même, et joliment, car c’est vers sa perte que court ce monde, lequel malgré la tentation dystopique ressemble furieusement à celui dans lequel nous vivons. L’épaisseur du roman laisse le temps au lecteur de s’attacher aux personnages, même pour ceux qui ne sont a priori pas si attachants, car l’auteur les fait vivre, et notamment au moyen du langage : le point de vue interne de chacun, dans lequel il nous plonge, s’exprime à travers une langue renouvelée avec chacun des personnages. Si je m’abstiens de parler de l’intrigue, c’est que, non seulement P.R.O.T.O.C.O.L. est un roman politique, mais c’est aussi un roman à suspense. Le lecteur est invité à deviner progressivement, au gré du croisement des intrigues, ce qu’il est advenu de tel ou tel, sous un régime politique que l’on pourrait qualifier de dictature gommée : on ne peut pas officiellement dire que l’on est en dictature, et pourtant… Et pendant ce temps, sur les murs de la cité en principe désertée après 22h, couvre-feu oblige (l’idée en est apparue durant la composition du roman avant 2020, nous a confirmé l’auteur ; la fiction parfois rattrape la réalité), tranchant parmi les graffitis gentiment subversifs de jeunes artistes révolutionnaires, en apparaît discrètement un autre, différent, mystérieux et de plus en plus présent : « P.R.O.T.O.C.O.L. ».




mardi 15 mars 2022

Du Biotope au DIRELICON

Dans la Cause littéraire, Philippe Chauché parle à la fois de Mon petit DIRELICON et de Biotope et anatomie de l’homme domestique :

« L’écrivain en amateur de vérités succulentes, de paradoxes croustillants, d’aphorismes mordants, d’humeurs littéraires, de chutes surprenantes et de contre-pieds osés, réussit ce double pari, espacé de quelques mois, faire rire le lecteur, qui comme l’auteur peut être sérieux, sans une seconde se prendre au sérieux, et le séduire par ses humeurs, et ses jeux de mots et de phrases. Ces deux petits livres collectionnent les loufoqueries, les piques, les soufflets, et les comparaisons les plus hasardeuses. »

La suite ici.




lundi 14 mars 2022

Didier da Silva, l’homme-cinéma.

Home cinéma est le nouveau livre de Didier da Silva, qui a l’occasion sait aussi être un homme-cinéma, même si le film dont il est ici question n’est aucun de ceux évoqués dans l’Ironie du sort (qui est sans aucun doute l’un des ancêtres direct de ce Home cinéma), il n’est pas non plus le Dormeur, dont il poursuit cependant l’esthétique du plan-séquence (cliquez si vous ne comprenez pas tout), et pas davantage Un jour sans fin dont naguère notre auteur avait tressé la louange et tenté l’épuisement (mais cliquez donc vous dit-on !), avec lequel cependant il partage en toute modestie la tentation de l’infini. Non : ce film-ci est dans la tête de notre auteur, laquelle ressemble à s’y méprendre à un « bel œuf chromé », mais si, montez-y donc, qui nous invite à une voyage à travers l’espace et le temps, mais aux confins et aux limites des deux : c’est sans doute pourquoi il ne dure que quatre-vingt-trois pages. C’est que, comme je l’écrivais dans un précédent billet – cliquez encore et vous aurez droit à un échantillon de la prose de notre auteur – le texte est triste, et drôle, et beau, comme l’est la mort de l’être aimé – et c’est alors qu’on se rend compte que cette rêverie est aussi une façon d’addenda à la Mort de Masao.

Home cinéma paraît ces jours-ci aux belles éditions Vanloo.






lundi 7 mars 2022

Brèves animales (89)

À la différence du tigre tigré, du zèbre zébré et de l’ocelot ocellé, la mouche est rarement mouchetée.




samedi 5 mars 2022

Brèves animales (87)

Ainsi donc le croisement entre chien et loup n’aboutit qu’à cette lueur blafarde qui précède l’aube.




jeudi 3 mars 2022

Une (petite) année 2019 de lectures

C’était tellement fastidieux de récapituler mes années de lecture 2021 et 2020, avec les liens vers chaque billet de lecture, que j’ai bien failli oublier de le faire pour 2019. Mais tout de même :


Derrière le cirque d’hiver, de Xavier Person, aux éditions Verticales,

Hors sol, de Pierre Alferi, aux éditions POL,

L’explosion de la tortue, d’Eric Chevillard, aux éditions de Minuit,

Le corps de la langue, de Julien Bosc, chez Quidam éditeur,

Une chose sérieuse, de Gaëlle Obiégly, aux éditions Verticales,

Frères sorcières, d’Antoine Volodine, aux éditions du Seuil,

En cuisine avec Kafka, de Tom Gauld, aux éditions 2024,

La Jérusalem d’or, de Charles Reznikoff, aux éditons Unes,

Mado, de Marc Villemain, aux éditons Joëlle Losfeld,

Le logis, de Julien Nouveau, aux éditions des Grands Champs,

L’aide à l’emploi, de Pierre Barrault, aux éditions Louise Bottu,

Œuvres presque accomplies, de Guy Bennett, aux éditions de l’Attente,

Liberté totale, de Pablo Katchadjian, aux éditions Le Nouvel Attila,

Précisions, de Benoît Casas, aux éditions Nous,

Des falaises, de Mélanie Leblanc, aux éditions Cheyne,

Un cadenas sur le cœur, de Laurence Teper, chez Quidam éditeur,

Les furtifs, d’Alain Damasio, aux éditions La Volte,

La minute bleue de l’aube, d’Estelle Fenzy, aux éditions La Part commune,

Derniers cahiers, de Franz Kafka, aux éditions Nous,

Adelphe, d’Isabelle Flaten, aux éditions Le Nouvel Attila,

Le temps est à l’orage, de Jérôme Lafargue, chez Quidam éditeur,

Femmes animales, de Laure Belhassen, aux éditions des Grands Champs,

Dans la nuit du 4 au 15, de Didier da Silva, chez Quidam éditeur,

Propriété privée, de Julia Deck, aux éditions de Minuit,

Ode au paillasson, d’Eugène Savitzkaya, aux éditions Le Cadran ligné,

Nuée, de Michel Gremeaux, aux éditions l’Anacoluthe,

Fårö, une nuit avec Ingmar Bergman, de Joëlle Varenne, aux éditions Balland,

Avant que j’oublie, d’Anne Pauly, aux éditions Verdier.

mercredi 2 mars 2022

mardi 1 mars 2022

Brèves animales (85)

Quel drôle de zèbre ! s’exclama-t-il en voyant son premier cheval. Origine de l’expression.