samedi 31 octobre 2020

Macron et les singes rouges

Mon agent, Emmanuel Macron (je l’avais engagé à l’occasion de la publication d’Élise et Lise, pour ceux qui auraient oublié), a décidé que les librairies devaient rester fermées, les excluant de facto des commerces dit de « première nécessité ». Ça me pose question. Comment en effet expliquer les relations entre cette décision et la promotion de mon nouveau livre, les Singes rouges, dont il est chargé. La lecture des Singes rouges ne serait-elle pas de « première nécessité » ? (suis-je logiquement amené à me demander). Or il se trouve que la question se pose dans le livre même. En effet, pourquoi donner à lire au public les souvenirs de ma mère ? La question n’a cessé de me poursuivre tout au long de son écriture, au point de réécrire le livre entier en y laissant des traces de la première version, mû par cette seule conviction, confirmée par des tiers : oui, il faut donner ces souvenirs à lire. Ils me dépassent, ils dépassent ma mère.

Ils dépassent aussi Emmanuel Macron, bien sûr. D’ailleurs les librairies sont fermées mais on peut quand même y passer commande.

vendredi 30 octobre 2020

Commerces de première nécessité

Les librairies ne sont toujours pas concernées. Un signal fort envoyé par le gouvernement. Ne lisez pas, ça pourrait vous faire réfléchir.

Ici un article du Huffingtonpost, ici un autre de Livres Hebdo, pour les abonnés.

jeudi 22 octobre 2020

Les singes rouges

 


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Aujourd'hui, les Singes rouges

Aujourd’hui chez Quidam paraît Les singes rouges. C’est mon nouveau livre – et mon septième chez Quidam, ce qui n’est pas rien.

J’ai pris l’habitude de dire que mes livres parlent d’identité. En fait, je dis ça parce qu’a posteriori je me rends compte qu’ils parlent d’identité. Mais jusqu’à présent, je parlais d’identité sans parler d’origines. Mes origines sans doute étaient trop floues pour devenir un sujet. Et puis quand même.

J’ai une mère. Elle est d’ailleurs. Je connais, depuis toujours, ses souvenirs extraordinaires. Ses souvenirs d’ailleurs (il y a un s à ailleurs, ça tombe bien, il y en a plusieurs). Récemment, j’ai ressenti l’urgence de les écrire. Avec le pressentiment, qui est peut-être juste une présomption, qu’ils parleront. Qu’ils parleront à tous les gens d’ailleurs. À tous les gens qui ont été des petites filles. Ou bien qui en ont eu. Ou qui en ont connu. On est tous des gens d’ailleurs.


La page dédiée aux Singes rouges sur le site de Quidam.




samedi 17 octobre 2020

Sa phrase comme un plan-séquence

Cela fait des années maintenant, depuis la publication d’Hoffmann à Tokyo en 2007, que je suis la phrase de Didier da Silva, comme un sentier dans la forêt, l’auteur est bien nommé ; il a ses détours et ses surprises. C’est un fil surprenant qui se surprend à prendre conscience de lui-même lorsque paraît en 2014 l’Ironie du sort, rappelez-vous, où ce fil prend d’ailleurs un temps la forme d’une corde en référence, celle d’Hitchcock, premier vrai-faux plan séquence évoqué par notre auteur qui, Louange et épuisement d’un joursans fin le confirmera l’année suivante, est aussi cinéphile. Or au cinéma, c’est bien le plan-séquence qui fait le fil – et parfois carrément même le film. Le Dormeur est un film de Pascal Aubier, un court-métrage oublié, tourné durant l’été 1974, que Didier découvre par hasard, et qui aussitôt le réjouit. Le Dormeur est aussi un poème pas du tout oublié quand il est du val, Arthur Rimbaud n’était pas cinéaste, son sonnet est bien pourtant déjà un plan-séquence. C’est lui qui inspire Pascal Aubier quand il découvre la Louma, invention de Jean-Louis Lavalou et Alain Masseron, et qui permet Pascal, Didier nous le raconte mais pas seulement, de réaliser le plan-séquence écrit par Arthur. Regardez le film, c’est court et beau comme un sonnet ; lisez le livre, c’est beau et sinueux comme un plan-séquence : beau et sinueux comme la phrase même de Didier da Silva.

Le Dormeur vient de paraître aux éditions Marest.





jeudi 8 octobre 2020

dimanche 4 octobre 2020

Lecture

Je me réjouis de n’avoir encore jamais lu Marguerite Duras et de découvrir seulement maintenant, sans occasion particulière, que Moderato cantabile est un très beau récit, qui ne prétend pas dire ce qu’on ne sait pas.