mardi 31 mai 2022

Une (petite) année 2016 de lectures

C’était tellement fastidieux de récapituler mes années de lecture 2021, 2020, 2019, 2018 et 2017 avec les liens vers chaque billet de lecture (souvent minuscules), que j’aurais bien pu omettre de le faire pour 2016. Mais tout de même :



Médusa, d’Antoni Casas Ros, aux éditions Fata Morgana,

Comment rester immobile quand on est en feu, de Claro, aux éditions de l’Ogre,

Coulent mes larmes dit le policier, de Philip K. Dick, J’ai lu,

Infini l’histoire d’un moment, de Gabriel Josipovici, chez Quidam éditeur,

Le bleu du ciel est déjà en eux, de Stéphane Padovani, chez Quidam éditeur,

Reverbs, de Bruno Fern, aux éditions Nous,

Vampyrotheutis infernalis, de Vilém Flusser et Louis Bec, aux éditions Zones sensibles,

Il est mort ? de Marc Cholodenko, aux éditions POL,

L’air de rin, de Bruno Fern, aux éditions Louise Bottu,

Le cœur du problème, de Christian Oster, aux éditions de l’Olivier,

Dans le passage un pope, de Petrov, aux éditions Louise Bottu,

La position du tireur couché, de Jean-Patrick Manchette, aux éditions Gallimard,

Les Invécus, d’Andreas Becker, aux éditions de La Différence,

Marguerite n’aime pas ses fesses, d’Erwan Larher, chez Quidam éditeur,

Le corbeau et le renard et compagnie, de Pascale Petit, aux éditions L’école des Loisirs,

Mailloux, d’Hervé Bouchard, aux éditions Le nouvel Attila,

Tardigrade, de Pierre Barrault, aux éditions de l’Arbre vengeur,

En bataille, d’Olivier Hervy, aux éditions de l’Arbre vengeur,

Vie de HB, de Marie Cosnay, aux éditions Nous,

Méca, d’Ana Tot, aux éditions Le Cadran ligné,

Sans cérémonie, de Bénédicte Heim, aux éditions Les Contrebandiers,

Les années Godot, Lettres II, (1, 2, 3) de Samuel Beckett, aux éditions Gallimard,

La magie dans les villes, de Frédéric Fiolof, chez Quidam éditeur,

Flamant rose, de Kenny Ozier-Lafontaine et Claire Morel, aux éditions A/Over,

Le grand jeu, de Céline Minard, aux éditions Rivages,

Cendres des hommes et des bulletins, de Pierre Senges et Sergio Aquindo, aux éditions Le Tripode,

Ravives, de Romain Verger, aux éditions de l’Ogre,

Le discours de la servitude volontaire, d’Etienne de la Boétie,

Marcher droit, tourner en rond, d’Emmanuel Venet, aux éditions Verdier,

Récit d’un avocat, d’Antoine Brea, aux éditions Le Quartanier,

Les nuits blanches, de Dostoïevski, traduit par André Markowicz, aux éditions Actes-Sud,

La ferme des animaux, de George Orwell,

Cahier d’un retour au pays natal, d’Aimé Césaire, Présence Africaine,

lundi 30 mai 2022

Aux objets tu peux te confier

C’est aux toutes jeunes éditions Dynastes, qui méritent qu’on en dise un mot, tant sont beaux ces livres à la réalisation artisanale, cousus au fil de lin, fabriqués à la maison.

Aux objets tu peux te confier est le premier roman de Jeanne Borensztajn. Aux objets tu peux te confier, parce qu’aux hommes, non.

On peut lire ce roman comme une dystopie, on y est invité. Le narrateur vit dans un monde correct, un monde convenable, un monde normé. Il a un emploi, des collègues – la mention « collègue » précède d’une façon discrètement obsessionnelle leur prénom toujours monovocalique et souvent abrégé –, et un binôme, car il faut en avoir un : c’est Arman, qui se désespère convenablement des manquements de Tom, le narrateur, son « ami d’enfance ». Tom se voit aussi attribuer une épouse, Mara, car c’est ainsi que ça se passe dans cette société, et il n’est pas forcément contre, ni elle non plus, sauf que, sans s’être rencontrés, les choses vont un peu vite à leur gré.

On est libre aussi de remettre en question ce qui nous est raconté dans Aux objets tu peux te confier. Comme c’est par les yeux de Tom exclusivement que le monde – un monde restreint à l’entreprise, une entreprise aux activités non-dites – nous apparaît, on peut y soupçonner un jeu sur la subjectivité. Mara existe-t-elle ? À bien des égards ce monde excessivement normé ressemble à une simple exagération du nôtre.

C’est en tout cas un premier roman particulièrement prometteur, à côté duquel il serait dommage de passer. J’espère n’en avoir pas trop dit, mais je fais confiance au récit, en tension critique, pour tenir le lecteur jusqu’à son acmée – où je me tais.



lundi 23 mai 2022

« Out of the blue »

Lucie ne sait toujours pas quelle forme donner à son travail. Elle pourrait filmer le feuilletage de son carnet, les dessins, les gribouillis, les photographies, intituler cela Autour d’Out of the blue (pas très convaincant), demander à Clément son aide, on entendrait Lucie lire des passages, ses doigts tournant les pages, la musique de Neil Young, des images d’elle cherchant la piste de Linda Manz sur Internet. Ensuite elle craquera une allumette et brûlera le carnet. Hop plus rien. Parti en fumée comme l’héroïne du film. Elle va faire cela, un film sur sa recherche, son obsession, simplement raconter comment elle s’y est prise. Elle est soulagée d’avoir trouvé comment s’y prendre, maintenant il lui faut trouver un homme qui voudra bien coucher avec elle pour 1500 euros.


Elodie Issartel a trouvé la forme à donner à son travail : celle d’un roman intitulé Out of the blue comme le film de Dennis Hopper sur lequel Lucie doit rendre son travail, parce qu’elle – Lucie – est fascinée par Cebe, le personnage central du film, ou par Linda Manz, qui l’interprète, au point qu’elle en devient, Lucie, fascinante à son tour à l’intérieur de son propre film, qu’elle imagine ou qu’elle vit. On peut lire Out of the blue sans voir vu Out of the blue ; c’est mon cas – j’ai juste réécouté un peu Neil Young pendant ma lecture ; on pourra relire Out of the blue après avoir vu Out of the blue ; ce ne sera peut-être pas exactement le même film, pardon, le même livre. Out of the blue, le roman d’Elodie Issartel, est paru récemment aux éditions Vanloo.



mercredi 18 mai 2022

pourquoi nous mourons toujours debout

 

Dans ce pays il n’y a pas de place pour des manifestes ;

les philosophes sont des fonctionnaires,

les poètes des petits-bourgeois,

les révolutionnaires attendent leur prime de retraite.

Ici ceux qui ont des balles

les gardent pour leur pomme,

ceux qui portent des chaussures trouées

à coups de pied chaque matin repoussent leur chance,

ceux qui empruntent des verbes

ne rendent que les temps.

Ici les hommes se cachent en eux-mêmes,

la saison de l’abattage du bois dure des décennies.



Dans ce pays il n’y a pas de place pour se coucher,

c’est pourquoi nous mourons toujours debout.

Dans ce pays il n’y a pas de place pour des manifestes.



Jazra Khaleed, Requiem pour Homs, et autres poèmes, éditions Marges en Pages, 2022.



mardi 10 mai 2022

des nouvelles dans mon lapin

Le dernier numéro de Mon Lapin Quotidien, le "seul quotidien qui paraît tous les trois mois", édité par l'Association, est en vente dans toutes les bonnes librairies. Il y a du beau monde, et on peut aussi y lire quelques-unes de mes Nouvelles très brèves et de mes Nouvelles très banales.





lundi 9 mai 2022

Écouter Liev

C’est aujourd’hui : grâce à Multisonor, Pas Liev, paru à l’automne 2015 chez Quidam, connaît une nouvelle vie, et une vie sonore ! Il est désormais disponible en audiolivre, lu – et c’est peu dire que la chose me ravit – par Christophe Brault. Écoutez !



samedi 7 mai 2022

Olingo 11

Outre son régime omnivore et son unique paire de mamelles, la portée, chez l’olingo, comporte en général un seul petit. En revanche, l’animal ne pèse guère qu’un bon kilo, et sa fourrure est nettement plus fournie que la nôtre.




jeudi 5 mai 2022

Olingo 10

Je viens seulement de me rendre compte que j’avais déjà rangé l’olingo. C’était dans le zoo de Monsieur Le Comte au pied de la lettre. Entre le pangolin et le goéland.