Lecture en cours : Home cinéma, de Didier da Silva, à paraître en mars chez Vanloo. J’en reparlerai, bien sûr, mais déjà, lisez comment l’auteur réécrit « un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». C’est à la fois beau, triste et drôle ; tout ce que j’aime :
C’était bien le moment que je voulais vivre avec le disparu, je reconnaissais le décor, la position des astres et la force du vent, mais les premiers rôles comme les figurants avaient déserté le plateau, loges et caravanes étaient vides, et la caméra demeurait immobile au début du travelling, sans personne pour la manœuvrer. J’errais dans les studios, franchissais leur portail et sortais dans la ville ; je ne croisais pas âme qui vive. Le capot fumait, çà et là, des voitures qui faute de chauffeur avaient fini leur course où elles pouvaient, des vélos et des trottinettes dont quelques roues tournaient encore jonchaient la voie dédiée, au loin un long-courrier explosait sourdement, des paquebots se percutaient, une moissonneuse fantôme continuait dans les blés sa percée jusqu’à l’horizon.
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