mercredi 30 juin 2010

Colette des collèges

http://englishonline-reverso.typepad.com/photos/uncategorized/2008/04/26/sand_pie.jpg
 
Beau temps. On a mis tous les enfants à cuire ensemble sur la plage. Les uns rôtissent sur le sable sec, les autres mijotent au bain-marie dans les flaques chaudes. La jeune maman, sous l’ombrelle de toile rayée, oublie délicieusement ses deux gosses et s’enivre, les joues chaudes, d’un roman mystérieux, habillé comme elle de toile écrue…
– Maman !…
– …
– Maman, dis donc, maman !…
Son gros petit garçon, patient et têtu, attend, la pelle aux doigts, les joues sablées comme un gâteau…
– Maman, dis donc, maman…
Les yeux de la liseuse se lèvent enfin, hallucinés, et elle jette dans un petit aboiement excédé :
– Quoi ?
– Maman, Jeannine est noyée, répète le bon gros petit garçon têtu.
Le livre vole, le pliant tombe…
– Qu’est-ce que tu dis, petit malheureux ? ta sœur est noyée ?
– Oui. Elle était là, tout à l’heure, elle n’y est plus. Alors je pense qu’elle s’est noyée.
La jeune maman tourbillonne comme une mouette et va crier… quand elle aperçoit la « noyée » au fond d’une cuve de sable, où elle fouit comme un ratier…
– Jojo ! tu n’as pas honte d’inventer des histoires pareilles pour m’empêcher de lire ? Tu n’auras pas de chou à la crème à quatre heures !
Le bon gros écarquille des yeux candides.
– Mais c’est pas pour te taquiner, maman ! Jeannine était plus là, alors je croyais qu’elle était noyée.
– Seigneur ! il le croyait !!! et c’est tout ce que ça te faisait ?
Consternée, les mains jointes, elle contemple son gros petit garçon, par-dessus l’abîme qui sépare une grande personne civilisée d’un petit enfant sauvage…
 
Colette, « En baie de Somme », Les Vrilles de la vigne (1908).
 
C'est le texte du brevet, sur lequel ont planché mes élèves de 3e. Bon, je file corriger ça.
 
Un petit addenda (après correction), ce sera la réponse la plus instructive de la journée.
A la question IV, de conclusion ("En vous appuyant sur vos réponses, indiquez si la mère vous paraît corespondre totalement à l'expression "grande personne civilisée"...") : "On ne peut pas dire que la mère soit vraiment civilisée, car au lieu de sortir un ordinateur ou un i-phone, elle sort un livre." (C'est pas une blague.) 



Commentaires

"Seigneur! il le croyait! et c'est tout l'effet que ça lui fait" - très drôle, ça, non? Osé presque. Colette, c'est autre chose que de Gaulle...
Commentaire n°1 posté par Aléna le 30/06/2010 à 09h35
Oui, je trouve le texte bien choisi (il y aurait plus à redire sur les questions).
Réponse de PhA le 30/06/2010 à 13h00
Colette des collèges comme on dit Manon des sources ?... joli.
Commentaire n°2 posté par Gilbert Pinna le 30/06/2010 à 10h52
Depuis des lustres, elle hante nos manuels - et ma foi je ne m'en plains pas.
Réponse de PhA le 30/06/2010 à 13h04
me demande ce que ça a donné
Commentaire n°3 posté par brigetoun le 30/06/2010 à 11h35
Le sujet est vraiment très facile - sauf la dictée, curieusement (mais le barème n'est guère méchant). Bon, il faut que j'y retourne ; c'était ma pause déjeuner.
Réponse de PhA le 30/06/2010 à 13h05
"- Liliane...
- Oui, François-Marie ?
- J'ai perdu ma pelle, alors je ne peux plus construire mon chateau de sable, c'est affolant !
- Ecoute, François-Marie, je vais demander à Patrice qu'il t'en achète une autre à la paillotte du coin...
- Merci, et puis si je pouvais aussi avoir un Hasselblad numérique pour prendre des photos des vagues quand elles vont attaquer ma petite forteresse...
- Aucun problème, mais ne tarde pas trop : nous devons quitter notre île d'Arros ce soir, l'avion attend déjà sur la piste privée. Ensuite tu retrouveras le monde des grandes personnes à Paris : on m'a dit que tu exposais dans les salons du Bristol ?
- Oui, et j'en ai même déjà expédié quelques-uns, ha ! ha ! ha !"
(Texte proposé au Brevet de l'an prochain. Extrait de : Une plage de silence, c'est celle qu'on aime, Jean Dutourd, de l'Académie française, éditions du Grain à moudre, 2010.)
Commentaire n°4 posté par Domnique Hasselmann le 30/06/2010 à 16h09
Joli ! (Tiens, je rajoute une réponse trouvée aujourd'hui, qui remet un peu la littérature à sa place, si elle en a encore besoin.)
Réponse de PhA le 30/06/2010 à 16h37
La réponse concernant la mère "civilisée" est tout à fait bien observée : c'est comme si, à l'inverse, Liliane avait sorti un jour une calculette de sa robe de chez Dior devant l'épouse du ministre du Budget d'alors !
Commentaire n°5 posté par Domnique Hasselmann le 30/06/2010 à 16h49
Oui - elle est terrible.
Réponse de PhA le 30/06/2010 à 18h06
Haaa! ha!!!! J'arrive trop tard pour être tout à fait sérieux!! Eh bien, bon courage aux écrivains, Philippe!! (Ça reste un peu triste tout de même! Je convoquerais les parents sur le champ! Une amende de 1500€ dont 800€ avec sursis!)
Commentaire n°6 posté par Depluloin le 30/06/2010 à 16h52
Ah, ce gaillard-là a de la chance que les copies soient anonymes !
Réponse de PhA le 30/06/2010 à 18h07
Moi je la trouve très tordante la réponse du môme!
Commentaire n°7 posté par Ambre le 30/06/2010 à 18h59
Moi aussi - hélas !
Réponse de PhA le 30/06/2010 à 22h48
En effet, pas branchée, la mère. Lire un livre ! Tout de même !
Commentaire n°8 posté par Dominique Boudou le 30/06/2010 à 20h06
C'est vrai, on n'est plus des Cro-Magnon, tout de même.
Réponse de PhA le 30/06/2010 à 22h50
"Tu n'aimes pas lire ? Non, dit Lily, ça me fait réfléchir. C'est plutôt bien, dit la mère. Non, dit Lily, c'est pas bien, ça me raconte des histoires qui me font envie, et tôt ou tard je me demande si la mienne vaut la peine." Christian Gailly, Lily et Braine, éd. Minuit 2010
Commentaire n°9 posté par Pascale le 30/06/2010 à 22h59
Bien sûr, vu sous cet angle...
Il faut aimer ne pas ressortir indemne.
Réponse de PhA le 30/06/2010 à 23h18
Il est drôle comme tout ce texte, j'aime bien le "petit aboiement excédé". Que les questions posées soient moins rigolotes, ça ne surprendra personne. Bon courage, corriger les copies c'est le pire, je trouve
Commentaire n°10 posté par Zoë le 30/06/2010 à 23h42
C'est vrai (qu'il est drôle - et que corriger les copies, ça l'est beaucoup moins) !
Réponse de PhA le 01/07/2010 à 07h14
Philippe, j'ai relevé ce dialogue lors de ma lecture car je l'ai trouvé, et le trouve, très subtil et loin d'être faux.
Commentaire n°11 posté par Pascale le 30/06/2010 à 23h47
Je suis d'accord. J'aurais dû dire : pour aimer lire, il faut aimer ne pas ressortir indemne.
Réponse de PhA le 01/07/2010 à 07h17
Et réfléchir... c'est un effort, là est le noeud du problème.
Commentaire n°12 posté par Pascale le 01/07/2010 à 08h07
Une de mes écrivaines préférées. Je suis consternée par cet I-phone qui en fait une sauvage.
Commentaire n°13 posté par Anna de Sandre le 03/07/2010 à 11h18
C'est même, tout simplement, un écrivain ; ne stigmatisons pas les femmes qui écrivent.
Cet I-phone est d'autant plus consternant qu'il est révélateur.
Réponse de PhA le 03/07/2010 à 11h55
PhA je connais votre point de vue sur la féminisation des titres de fonction, nous n'avons pas le même.
Commentaire n°14 posté par Anna de Sandre le 03/07/2010 à 12h28
C'est un point de vue linguistique (la féminisation n'a pas de sens en français dans la mesure où le masculin n'existe pas) et social (je suis contre la discrimination, y compris par l'orthographe). Un jour j'écrirai un billet là-dessus, et je vous convaincrai.
Réponse de PhA le 03/07/2010 à 12h43
Extrait édifiant de Christian Gailly le jazzman qui écrit ou inversement.
Commentaire n°15 posté par Dominique Boudou le 03/07/2010 à 13h06
N'est-ce pas ?
Réponse de PhA le 03/07/2010 à 14h03
@PhA : vous m'étonnez, c'est ce qui fait votre charme.
Commentaire n°16 posté par Anna de Sandre le 03/07/2010 à 13h35
Et j'espère vous surprendre encore (le charme est mon signe dans le zodiaque gaulois, figurez-vous ; pour l'entretenir il suffit de l'arroser de temps en temps).
Réponse de PhA le 03/07/2010 à 14h02
Convaincre Anna de S ? Elle est tignous, ça sera dur. 
Commentaire n°17 posté par Dominique Boudou le 03/07/2010 à 14h00
Même si on lui joue la musique d'Indiana Jones ?
Réponse de PhA le 03/07/2010 à 14h04
@PhA : c'est de la tricherie manifeste, vous en conviendrez ?
Commentaire n°18 posté par Anna de Sandre le 03/07/2010 à 19h37
Tous les moyens sont bons, s'ils s'en donnent la peine. (C'est ce que je dis à mes élèves.)
Réponse de PhA le 03/07/2010 à 20h07
Mon fils a eu son brevet avec mention trés bien, ouf ! il était stressé pour cette histoire de civilisation ! ...
Commentaire n°19 posté par soulef le 09/07/2010 à 20h31
Bravo ! (sans blague : avec sa mention très bien, il ne fait pas partie du club toujours plus nombreux des gagne-petit)
Réponse de PhA le 11/07/2010 à 22h40

lundi 28 juin 2010

il n’y a que ta blondeur gris-étale qui tienne le coup

http://www.desordre.net/accessoires/divers/pixels.jpg
Il pleut sur le bruit de la pluie qui tombe sur le bruit de la pluie qui tombe sur le bruit de la pluie en tout une fois de plus que vous l’entendez, il pleut des pétales d’images liquides qui tombent à plat et recouvrent un à un l’écran du pare-brise, des pastilles fondantes de couleurs qui explosent à la surface du verre et libèrent leurs capsules de pixels sur la masse jaunie du figuier, gondolent doucement la carrosserie des voitures – celle mûre-écrasée d’un break Volvo – escamotent la roue de secours suspendue à l’arrière d’une jeep, cryptent sa plaque minéralogique sinon lisible à cette distance, martèlent l’argent des coupés gris métallisés, nettoient à sec le velours frappé de la haie de cyprès la plus au fond, cabossent le pied du réverbère, repeignent touche Morandi le pan coupé de l’immeuble – photo molle du paysage – il n’y a que ta blondeur gris-étale qui tienne le coup en terme de remodelage, le rouge des phares passe d’une alvéole lumineuse à une autre comme par dialyse, comme des bactéries vues au microscope, depuis mardi je lis de mieux en mieux, j’arrive à lire toute nue et je rêve d’une peinture love painting qui, lorsqu’on l’applique sur une surface plane, dévête toutes tracées les lettres majuscules du graffiti « BARBARA TI AMO », les peint déjà écrites, devant et de profil, je passe en souriant et je fais semblant d’être Barbara.
 
Cécile Mainardi, L’immaculé conceptuel. Deuxième Blondeur, Les petits matins, 2010, p. 75-77.
 
« Deuxième Blondeur », parce qu’il y en a une première ; c’est d’ailleurs par ce titre que je suis entré dans cette belle collection Les grands soirs des éditions Les petits matins, qui fait vraiment un beau travail. On aura compris qu’il s’agit moins d’une suite que d’une nouvelle poussée, on n’est pas obligé d’avoir lu la Blondeur pour lire cet immaculé conceptuel – mais ce n’est pas plus mal de retourner s’y plonger (surtout quand on aime l’amour).
 
(En cherchant une illustration pour ce billet, je tombe un peu par hasard sur cette image ; tiens ! elle vient du Désordre de Philippe de Jonkheere – obéissons donc au hasard et allons donc nous perdre un peu.) 



Commentaires

donne envie
Commentaire n°1 posté par brigetoun le 28/06/2010 à 20h14
N'est-ce pas ? (Votre envie, je l'attendais un peu.)
Réponse de PhA le 28/06/2010 à 20h52
L'écran neigeux a envahi mon écran d'ordinateur, je le fixe et j'attends.
Je pense un peu à Debord et à Godard mais surtout à l'écran noir de la télé quand les programmes s'interrompaient à 23H30.
Commentaire n°2 posté par Gilbert Pinna le 29/06/2010 à 07h58
Vous n'allez pas tarder à y voir apparaître une blondeur gris-étale.
Réponse de PhA le 29/06/2010 à 10h23

samedi 19 juin 2010

Législatives à Rambouillet, juillet 2010 : restons civiques même en été.

 
Bon, les gens de Rambouillet et de la région qui partent en vacances en juillet, il serait peut-être temps que vous passiez au commissariat pour pouvoir voter par procuration ; il y en a qui comptent sur votre absence, c’est clair. La procuration, c’est facile : vous avez juste besoin des nom, prénom et date de naissance de la personne qui vote pour vous.
(Pardon pour ce billet très peu littéraire, mais il faut ce qu’il faut, comme on dit.)


Commentaires

Peu littéraire, peut-être, mais la littérature en dépend, d'une certaine façon! Quoiqu'il existe une très ancienne tradition littéraire du goulag et de la prison...
Commentaire n°1 posté par Depluloin le 19/06/2010 à 11h46
Tout à fait. Par exemple, à Rambouillet, il y a un "salon des écrivains" où ce sont les auteurs qui payent pour s'inscrire ! ça ne coûte pas cher à la municipalité et ça fait toujous bien à afficher.
Réponse de PhA le 19/06/2010 à 11h49
Ah! ah! Mieux vaut en... Non, de fait, non! ... A quand les travaux forcés? Je n'étais pas si loin du compte je vois! J'exagère bien sûr.
Commentaire n°2 posté par Depluloin le 19/06/2010 à 11h53
Au fait, peut-être à cet après-midi : il y a par chez vous un très joli marché de la poésie, paraît-il. Je ne résiste pas à la tentation d'y faire un saut.
Réponse de PhA le 19/06/2010 à 12h18
Yesssssss! comme dirait Lamy!:)
Commentaire n°3 posté par Depluloin le 19/06/2010 à 12h35
Bon marché et bon vote...
Commentaire n°4 posté par Nadège le 19/06/2010 à 13h15
Le marché était bon. Pour le vote, en plein juillet, j'ai quelques inquiétudes... (Ces dates sont-elles innocentes ?...)
Réponse de PhA le 19/06/2010 à 18h43
Pour le vote, je ne peux rien et pour le marché de la poésie, quelle idée. N'en a-t-on pas assez du marché! Pourquoi pas la Bourse des poètes et CAC 40 des meilleurs vers. Pfff! (Bon je reconnais que j'y serai allée si je n'habitais à des lieues et sans bottes de 7).
Commentaire n°5 posté par Zoë le 19/06/2010 à 15h22
C'est très joli toute cette poésie dans des petites cabanes en bois !
Réponse de PhA le 19/06/2010 à 18h50
Ah oui dans des petites cabanes comme pour le marché de Noël.
Alors c'était bien ?
Commentaire n°6 posté par Zoë le 19/06/2010 à 22h14
Pour moi c'était Noël en juin.
Réponse de PhA le 20/06/2010 à 00h26
@Pluplu : plagiaire !
Commentaire n°7 posté par L.......................................................uC le 20/06/2010 à 06h25
Pluplu stagiaire chez Luc.
Réponse de PhA le 20/06/2010 à 08h49
La chasse aux voix est-elle menée en grand équipage par le funeste Pierre Charron ?
Commentaire n°8 posté par Dominique Hassselmann le 20/06/2010 à 09h48
J'ai l'impression qu'on a choisi juillet pour faire plutôt la chasse au silence.
Réponse de PhA le 20/06/2010 à 14h43
Le silence de l'amer vient battre les réceptacles de l'urne-vent.
Commentaire n°9 posté par Dominique Hasselmann le 20/06/2010 à 15h55
J'espère qu'il n'y aura pas trop de silence...
Réponse de PhA le 20/06/2010 à 21h05
Ne vous excusez pas auprès de vos lecteurs : votre implication citoyenne vous honore, Monsieur.
Commentaire n°10 posté par r1 le 21/06/2010 à 18h15
Et pourtant comme j'aimerais pouvoir ne pas me préoccuper de ces choses-là !...
Réponse de PhA le 21/06/2010 à 18h33
Oui, ni de la vaisselle, ni des formulaires administratifs, je comprends bien...
Commentaire n°11 posté par r1 le 21/06/2010 à 18h40
C'est vrai. Le sage dit : achète-toi un lave-vaisselle, il te faudra toujours la ranger. C'est un homme averti en ces matières qui vous parle.
Réponse de PhA le 21/06/2010 à 18h46
Il faut en fait avoir deux lave-vaisselle. L'un avec la vaisselle propre sert de placard pendant que l'on remplit l'autre avec le souillé; quand ce dernier est plein, on le met en marche puis, une fois son cycle terminé, il devient placard tandis que l'autre reprend sa fonction de lave-vaisselle.
A l'idéal, on aura trois de ces machines, ce qui permettra de faire face aux impondérables - amis qui viennent dîner, famille de passage, maire de Rambouillet en goguette, etc. - sans perturber l'ordonnancement précis du quotidien ménager.
Ne me remerciez pas...
Commentaire n°12 posté par r1 le 21/06/2010 à 18h56
Mais pourquoi pas ? J'ai déjà deux réfrigérateurs (il paraît que Monsieur le Maire a fort bon appétit).
Réponse de PhA le 21/06/2010 à 21h57
 

jeudi 17 juin 2010

et si on reprenait à « coquelicot » ?

Et si on reprenait à « coquelicot » ?
 
 
Et si tu disais rouge ?
Je répondrais
Rouge
Rouge des roses
De l’Impératrice Joséphine
Rouge formida-bleu
 
 
 
Et si on reprenait à « coquelicot » ?
« Gentil coquelicot
Gentil coquelicot
A s’ouvrir »
 
Et si on continuait jusqu’aux
Impériales de Trébizonde ?
Jusqu’aux
Merveilles de Bollwiller ?
 
On n’a pas le temps
De dire toutes les choses
Qui doivent être dites
On n’a pas le temps
De faire toutes les choses
Qui doivent être faites
On n’a pas le temps
De disparaître
 
Moi j’aime vous
Moi j’aime vous
 
(trente-six fois ou toutes les fois qu’il le faudra)
 
Pascale Petit Sharawadji, Manuel du jardinier platonique, L’inventaire, 2010, p. 74.
 
Aura-t-on le temps
d’aller samedi après-midi au marché de la poésie ? (place Saint-Sulpice, Paris 6).
(Moi j’aime les livres, moi j’aime les trente-six livres
de Pascale Petit.)

Commentaires

Et si on reprenait à "hublot" ?
"Gentil hublot
Gentil hublot
A s'ouvrir"
Et le hublot de s'ouvrir et la mer de s'engouffrer.
Commentaire n°1 posté par Gilbert Pinna, le blog graphique le 17/06/2010 à 18h05
Le coquelicot est une petite Mer Rouge.
Réponse de PhA le 17/06/2010 à 18h36
Ce coquelicot me rappelle son grand frère d'Afghanistan qui donne de belles fleurs lui aussi. (Et, après avoir lu, je comprends mieux l'expression "rouge comme un pavot"!)
Samedi, j'y serai!! Aussi sûr que je m'appelle Depluloin! :)
Commentaire n°2 posté par Depluloin le 17/06/2010 à 18h54
Ah, tous ces Papaver !...
(Non ? Si ? Serait-ce possible ?)
Réponse de PhA le 17/06/2010 à 20h28
moi je crois que j'aimerais ce livre herbier
Commentaire n°3 posté par brigetoun le 17/06/2010 à 19h36
Moi je crois qu'il vous aimerait.
Réponse de PhA le 17/06/2010 à 20h30
Samedi j'y serai pas car je viens avec Depluloin !
Commentaire n°4 posté par Pascale le 17/06/2010 à 20h18
Je ne sais pas non plus si je pourrai venir, mais de toutes façons, nous sommes tous deux des vaillants pionniers de la première heure. Sharawadji !
Réponse de PhA le 17/06/2010 à 20h33
Absolument. Tchin et Sharawadji !
Commentaire n°5 posté par Pascale le 17/06/2010 à 21h20
Et toujours votre poésie me cueille entre vos doigts, ô lointaine tor-ups - vous avez le bras long.
Commentaire n°6 posté par Didier da le 17/06/2010 à 21h40
Un Didier cueilli est de toute beauté dans un bouquet fleuri.
Réponse de PhA le 18/06/2010 à 18h02
pour une fois que l'amour ne s'en prend pas aux pâquerettes! Grâce soit rendue à la déesse jardinière aux longs bras... Et au marin qui sait transformer ses milles hublots en bel arrosoir
Commentaire n°7 posté par petite racine le 17/06/2010 à 21h47
Les pâquerettes, c'était autrefois, quand on avait le temps. Le coquelicot, c'est le TGV de l'amour.
Réponse de PhA le 18/06/2010 à 18h13
C'est moche ce que vous faites, PhA. C'est très moche.
Commentaire n°8 posté par Anna de Sandre le 17/06/2010 à 22h56
Mmmm !... Oooooh !... Aaaaah!...
Réponse de PhA le 18/06/2010 à 07h10
"ooohh" - c'est justement ce que je voulais dire (trente six fois)...
Commentaire n°9 posté par Aléna le 18/06/2010 à 08h52
Chiche ! : ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh ! ooohh !
Réponse de PhA le 18/06/2010 à 18h05
PhA en profite - quand j'ai le dos tourné. 36 fois merci - à lui et à ceux et celles qui liront.
Commentaire n°10 posté par tor-ups le 18/06/2010 à 08h58
Je suis du genre à faire mes coups en douce.
Réponse de PhA le 18/06/2010 à 18h06
(@ Pascale : Depluloin vient en taxi du panthéon.)
Commentaire n°11 posté par tor-ups le 18/06/2010 à 09h23
Un bras plus long que l'autre? Par xemple! Je n'avais jamais remarqué! (Quelle horreur!)
Commentaire n°12 posté par Depluloin le 18/06/2010 à 09h48
Anna a raison, c'est moche Philippe, je ne vous félicite pas. Vous croyez qu'on est tous Parisiens ou quoi ? Pour la peine, vous m'enverrez les 36 livres de Pascale et à vos frais en plus. (et vous rajouterez les vôtres, ça vous apprendra à nous narguer).
Commentaire n°13 posté par Frédérique M le 18/06/2010 à 10h27
N'a-t-on pas chez vous de beaux jardins où poussent tout seuls les Sharawadji ? Sinon vite ! une librairie !
Réponse de PhA le 18/06/2010 à 18h09
Un bras plus long que l'autre pour nous apporter l'amour des mots plus vite, un mystère plus intense qu'avec d'autres pour s'éclipser sans autres maux.
Commentaire n°14 posté par Ziggy le 21/06/2010 à 06h56
Un bras pour tenir le livre, l'autre pour tourner les pages. Sharawadji !
Réponse de PhA le 21/06/2010 à 07h31
ah oui! fantastic - merci
Commentaire n°15 posté par julie70 le 22/08/2010 à 08h52
Oui, tout ce petit livre est une merveille !
Réponse de PhA le 22/08/2010 à 09h58

lundi 14 juin 2010

en espérant lui montrer sa haine

 

Coïncidence de saison : il y a juste un an, je lisais la promesse, d’Hubert Mingarelli ; et là je viens de finir l’année du soulèvement, du même. C’est toujours bien – plutôt : c’est toujours juste. Il est l’auteur par excellence pour lequel l’expression « c’est bien écrit » n’a pas de sens. Horrible compliment à faire à un auteur : « c’est bien écrit ». Comme dire à un peintre « c’est bien peint ». Mingarelli, au moins, c’est clair : il n’écrit pas bien. Il écrit juste. Juste, et juste toujours dans le même sillon.
 
Cletus s’accouda à la table et se massa le cou. Il avait la bouche toute sèche. Il se sentait à bout de force et désemparé. Le geste instinctif qu’avait eu San-Vitto, de tendre la main pour se protéger le visage s’il avait tiré, il le voyait et le revoyait sans cesse. Fermer les yeux ne lui servait à rien, San-Vitto refaisait toujours son geste dérisoire. Cletus songea au lendemain soir, lorsqu’il marcherait le long du fleuve jusqu’à la grosse branche blanchie par le soleil. Il se demandait si le geste de San-Vitto il l’oublierait aussi facilement que les événements de la journée et une partie de sa fatigue. Il fit le parcours en pensée, se demandant si, à la nuit tombée, il rentrerait plus léger, s’il remonterait le fleuve avec cette chose-là en moins sur le cœur. Soudain l’idée lui traversa la tête que le geste de San-Vitto était peut-être inoubliable. Il se mit à le haïr pour ça. Il se leva, se dirigea vers le mur, le fusil à la main. San-Vitto leva les yeux. Cletus affronta son regard un long moment sans rien lui dire, et tourna la tête très lentement sur le côté afin de réfléchir. Puis, renonçant à lui parler, il le regarda à nouveau, sauvagement cette fois, en espérant lui montrer sa haine, et retourna s’asseoir.
 
Hubert Mingarelli, L’année du soulèvement, Seuil, 2010, p. 40-41.
 
Je crois que c’est par une interview dans le Matricule des Anges, à l’occasion de la parution de la beauté des loutres, que j’ai découvert Hubert Mingarelli. Puis j’ai vu sa photo chez mon éditeur de l’époque, et j’ai compris que nous avions le même. Ça m’a fait plaisir, bien sûr, mais ça m’a un peu surpris aussi : moi je ne suis pas fichu de ne tracer qu’un sillon. Ça ne m’empêche pas d’aimer le regarder suivre le sien. 



Commentaires

C'est bien écrit votre billet!
(Aïe! Pas la tête)
Commentaire n°1 posté par Ambre le 14/06/2010 à 22h04
Mmmm... vous avez de la chance que ce ne soit qu'un billet de blog, pas écrit du tout !
Réponse de PhA le 14/06/2010 à 22h11
De la culture à l'agriculture il n'y a qu'un sillon.
Commentaire n°2 posté par albin le 14/06/2010 à 23h33
Voilà donc pourquoi mon jardin est si mal tenu !
Réponse de PhA le 15/06/2010 à 09h14
il est sans doute non fortuit qu'un fleuve figure dans cet extrait et qu'un coup de feu bien ajusté laisse s'échapper quelque liquide rouge.
Commentaire n°3 posté par Dominique Hasselmann le 15/06/2010 à 08h57
Il y a toujours de l'eau, chez Mingarelli. Mais chez lui, notamment quand c'est un fleuve, une rivière, un lac ou un étang, c'est plutôt une manière d'arrêter le temps sur un instant privilégié, quelque chose comme le bonheur.
Réponse de PhA le 15/06/2010 à 09h18
Bien vrai, Mingarelli fait tout sonner juste, avec peu de choses autour des mots... Je crois me souvenir que je l'avais également découvert par le Matricule des Anges et depuis je suis également son sillon. Personnellement je mettrais quand même "Quatre soldats" au-dessus de tout ce qu'il a écrit. Ce récit, peut-être le plus dépouillé de tous, est d'une force incroyable... Sympa de rappeler à notre attention ce bel écrivain. Fiolof (La Marche aux Pages).
Commentaire n°4 posté par Fiolof le 15/06/2010 à 09h02
Je suis d'accord concernant Quatre soldats : ce livre est si beau que j'ai été un peu surpris qu'il obtienne le Médicis. On y trouve en plus le rapport à l'écriture impossible, pour retenir ce qui vaut vraiment - et qui dérisoirement échappe ; ça me touche. Plus récemment, j'ai vraiment beaucoup aimé aussi les trois nouvelles d'Océan Pacifique.
Réponse de PhA le 15/06/2010 à 09h24
C'est vrai que c'est mal écrit! (Les c..., ça ose tout, c'est même à ça qu'on les... etc.) En réalité, assez curieusement, j'ai été désagréablement surpris, ou gêné, par l'emploi du passé simple auquel mes lectures des derniers mois (années?!!) ne m'ont plus habitué. Sinon, la force qui se dégage de ces quelques lignes est évidente!
Commentaire n°5 posté par Depluloin le 15/06/2010 à 09h41
Oui : il y a une sorte de gaucherie dans l'écriture de Mingarelli (il me semble que c'était encore plus net dans ses premiers livres - il ne faudrait surtout pas qu'il la perde ! (ni qu'il l'accentue artificiellement, d'ailleurs)), et il faut voir ce qu'il fait avec. Elle colle à ses personnages qu'il suit à hauteur d'épaule, des hommes "de peu de mots" comme dirait Baudoin, que je citais dans mon billet précédent : dire leur est difficile, et leur obstination à dire n'en est que plus belle. C'est là qu'on voit ce qu'il peut y avoir de vain dans le bien écrire quand l'écriture se limite à ça.
Réponse de PhA le 15/06/2010 à 09h55
Oui,la justesse. Le critère premier. Je rajouterai la simplicité. Mingarelli touche. Simple et juste. Les grand écrivains... Les sincères... Les bêtes blessées... décidement, nous avons des goûts en commun philippe...
Commentaire n°6 posté par thoams le 15/06/2010 à 10h09
La simplicité aussi sans doute, mais il ne faut pas le dire ! Certains la confondent avec la facilité, ça vire au simplisme voire à l'imposture. Au fond ce que j'aime, c'est l'honnêteté esthétique - qui peut prendre n'importe quelle forme, en fait. C'est sympa la visite, Thoams. (Thoams ? vraiment ? ou ce sont les doigts qui se sont croisés ?)
Réponse de PhA le 15/06/2010 à 10h30
Oui ça se résume à de l'honneteté, tu as raison philippe. Sympa de prendre le frais sur ton ponton. il offre une vue fort apréciable...à te lire...thoams
Commentaire n°7 posté par thoams le 15/06/2010 à 10h34
Tiens, là ; y a un transat !
Réponse de PhA le 15/06/2010 à 11h00
Oh la la ! je suis en retard! trois billets que je n'ai pas lus... Mingarelli : oui ! (bon, voilà pour le premier)
Commentaire n°8 posté par Aléna le 15/06/2010 à 14h24
Ce costume de lapin blanc vous va à ravir !
Réponse de PhA le 15/06/2010 à 14h28
j'y pensais bien - c'est pour cela que je l'ai mis... (et que ma fille s'appelle Alice)
Commentaire n°9 posté par Aléna le 15/06/2010 à 16h15
J'adore Mingarelli depuis toujours. Le MDA lui a consacré un long portrait plein d'émotions.
Commentaire n°10 posté par Dominique Boudou le 16/06/2010 à 15h34
Oui, je me souviens bien aussi de ce numéro dont il faisait la couverture ; d'ailleurs je dois l'avoir encore dans mes tiroirs.
Réponse de PhA le 16/06/2010 à 15h43
 

dimanche 13 juin 2010

samedi graphique

 
Hier, après avoir assisté à la présentation d’Autant la mer de François Matton – avec l’image à l’écran, oui, c’était comme ça qu’il fallait faire – je ne m’étends pas parce que j’ai déjà dit tout le bien que je pense de ce beau livre horizontal comme le paysage rêvé par son narrateur, j’ai eu le plaisir (merci  Bénédicte, encore merci !) de rencontrer Edmond Baudoin.
Baudoin, ça fait plus de vingt ans (que dis-je : bien plus de vingt ans en réalité !) que je suis son travail, tout simplement formidable (une année, j’ai même fait étudier un de ses albums, Couma aco, à mes élèves de troisième). Au même titre que Muñoz et Sampayo, il fait partie de ces auteurs de bande dessinée qui m’ont accompagné même durant les années où je ne lisais plus de littérature.
Si je n’aborde pas souvent la BD dans ces Hublots, c’est surtout pour des raisons techniques : mon petit sous-marin est un peu trop étriqué en largeur pour bien s’y prêter. Mais tout de même : cliquez donc sur l’image médiocrement scannée par mes soins pour mieux voir cette planche d’Eloge de la poussière, (l’Association, 1995) qui, parmi beaucoup d’autres, reste dans ma mémoire.

jeudi 10 juin 2010

Sharawadji – qu’est-ce que c’est ?

J’ai envie qu’on puisse lire un extrait de Sharawadji, Manuel du jardinier platonique à travers mes Hublots. Sharawadji, depuis hier, c’est un livre – depuis hier en librairie – mais c’était déjà un livre samedi dernier, tout chaud à peine sorti du four de l’Inventaire (c’est l’éditeur), quand aux côtés de son auteur (et même en duo !) j’ai eu le plaisir de lire ceci :
 
Prologue
 
Je vous conseille de dessiner un jardin.
 
 
Petit jardin de derrière ou de devant. Vaste perspective qui embrasse tout. Arpent de terre adossé à une colline. Beaux boulingrins bordés de buis. Carré de plantes ou de fleurs qui peut être plus large que long. Jardin mexicain de dimension modeste. Grand canyon tracé au tire-ligne entre ciel et terre. Ou petits pots alignés sur le bord d’une terrasse d’où on aperçoit le jardin et le jardinier voisins : il n’y a pas de limites au jardin. De la disposition naturelle du terrain, de son caractère, reliefs et accidents, de la qualité du sol, clément ou non, du jardinier ou des jardiniers que l’on va choisir, des divers avantages et inconvénients tous mesurés, dépendent : les formes et l’étendue du jardin. Cependant, quelques principes connus, en dehors de toute considération, peuvent présider à son établissement. Le premier, que soit préférée la nature. Le second, que l’on ne laisse pas tout voir. Le troisième, que l’on fasse croire que tout est : plus grand, plus beau, plus haut, plus nouveau, plus minuscule, plus merveilleux, plus différent, plus lointain, plus proche et surtout : que l’on reviendra. Et ainsi, tandis que les feuilles mortes tarissent les sources près de nous et que les petites bottes rouges éloignent les saisons de l’enfance, on avance et on découvre des espaces variés, des perspectives que l’on ne soupçonnait pas – d’autant que le regard a toute la liberté qu’il veut de dessiner d’autres détours que ceux qui sont tracés entre les rochers en copaline où nous cheminons les uns derrière les autres. Voyez le frangipanier ; on l’a déjà dit ailleurs : c’est un arbre étrange à moignons truffés de petites fleurs blanches ou roses aux pétales en forme d’hélice qui : emportent loin les pensées.
 
Pascale Petit, Sharawadji, Manuel du jardinier platonique, L’Inventaire, 2010, p. 13.
 
Sharawadji, c’est aussi un cri :
 
« Sharawadji ! » criaient en signe de ralliement ceux de la secte des pittoresques pour la beauté qu’ils découvraient dans ces jardins où l’ordre de tout cet agrément n’était pas discernable à l’œil. « Sharawadji ! » pour cette harmonie et surtout pour l’absence de dessein qui aurait dû présider à une telle perfection. « Sharawadji ! » Opposons d’abord le sauvage au régulier et redisons bien l’absence de notre dessein. « Sharawadji ! »
 
Idem, p. 23.
 
Ou bien, pour dire ce qu’est Sharawadji, peut-être le plus simple est-il de dire ce que Sharawadji n’est pas :
 
Que l’on ne s’y trompe pas, cependant. Ce livre n’est pas un livre de jardinage, pas plus qu’il n’est un résumé de botanique bien que l’on y apprenne entre autres choses que le mucron est la petite pointe raide qui termine certains végétaux.
Ce livre n’est pas non plus un traité d’entomologie et d’ornithologie bien que l’on y apprenne encore que les hémérobes n’aiment pas les chenilles, quoi faire contre les pucerons blancs et les courtilières et même si on peut voir passer pinsons des arbres, merles, gobe-mouches et autres torchepots.
Un précis de philosophie ? Non plus, malgré ce qui vient d’être dit plus haut et ce qui sera dit plus tard et même s’il semble parfois inspiré de L’essai du ruisseau des rêves de Monsieur Chen.
Un guide pratique, un manuel de savoir-faire et de sagesse populaire à l’usage de tous ? Encore moins, car on y trouve finalement très peu de remède utile à des problèmes réels en dehors du cyanure de calcium.
Un livre de géodésie ? J’ignore ce que c’est.
Un manuel de conversation ? Il est vrai qu’il y est question du langage des fleurs et de certaines formes de communication, mais non, voyons.
Un catalogue pour les magasins Lumpers Brothers ? Je plaisante.
Un précis sur la quintessence de l’Eden ? Parce que l’on y apprend que juin est le mois des fruits en rouge, des p’tites cerises précoces et de la pomme confidentielle, comment trouver le grand dans le petit et le petit dans le grand et que les roses de Saint Isidore de Séville ne piquaient pas ?
 
Pascale Petit, Sharawadji, Manuel du jardinier platonique, L’Inventaire, 2010, p. 15-16
 
Ou plus simplement encore : le lire. (Parce que moi, j’ai mon idée, mais je la garde pour moi.) 



Commentaires

Je la trouve trop mignonne la bouille de Pascale Petit!
Elle me donne envie de crier : Shawaradji! avec une pelle et un râteau dans les allées d'un jardin plaNtonique!
Joli billet, qui donne envie...
Commentaire n°1 posté par Ambre le 10/06/2010 à 10h28
Adoptez-la !
Même dans un jardin planctonique, pourquoi pas.
(J'espère bien, qu'il donne envie : Sharawadji, c'est magique !)
Réponse de PhA le 10/06/2010 à 13h43
Je ne connaissais que l'actrice. Suis allée un peu aux renseignements. Elle m'a l'air sympathique. Et la présentation du livre me parle. J'entre dans la période où je vais (enfin!) pouvoir lire, les doigts de pied en évantail auprès de mon arbre. Merci PhA,
Commentaire n°2 posté par Zoë le 10/06/2010 à 11h10
Justement, c'est un livre à lire allongé sous un arbre, en s'éventant avec le pied.
Réponse de PhA le 10/06/2010 à 13h45
Oh mais c'est que je ronge mon frein moi! Philippe, vous avez le don de dénicher de jeunes talents confirmés!!
D'autre part, Je viens enfin de trouver mon cri de ralliement! Merci!
Commentaire n°3 posté par Depluloin le 10/06/2010 à 19h21
N'est-ce pas ? C'est que je cherche, je cherche jusqu'à l'autre bout du monde.
Réponse de PhA le 10/06/2010 à 21h35
Ambre : Pascale Petit a beaucoup changé depuis la prise, aujourd'hui elle se cache derrière des lunettes noires pour ne pas nous faire d'affront, c'est qu'elle est polie la demoiselle : elle rajeunit.
Quant à son Jardinier, moi aussi j'ai un avis et le garde pour moi. Mais en catimini, un conseil d'amie, lisez-la !
Commentaire n°4 posté par Pascale le 11/06/2010 à 07h18
Sans doute un jardin extraordinaire.
Un moment, j'ai cru que PhA entendait le bêcher tout en long, en large et en travers (la terre ne ment pas) et que son blog allait se transformer en "liseuse" !
Heureusement, il reste sans doute encore des fleurs cachées.
Commentaire n°5 posté par Dominique Hasselmann le 11/06/2010 à 08h56
Oh oui ! et il y en a bien d'autres encore, des merveilles insoupçonnées !
Réponse de PhA le 11/06/2010 à 09h47
Moi aussi pendant longtemps, je n'ai connu que l'actrice.
(Quel joli miroir ce hublot...)
Sharawadji!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Commentaire n°6 posté par tor-ups le 11/06/2010 à 10h18
(C'est un miroir pittoresque.)
(Seuls les pittoresques comprendront.)
Sharawadji !
Réponse de PhA le 11/06/2010 à 13h12
Voilà, j'ai lu Liquide ! Ne m'en veuillez pas, j'ai dit tout le bien que j'en pensais ici, et un peu davantage encore, en tant que lectrice lambda, non critique professionnelle.
Commentaire n°7 posté par Florence le 11/06/2010 à 11h03
Au contraire, sharawadji ! pardon, je veux dire : merci !
Réponse de PhA le 11/06/2010 à 13h13
Pascale Petit ? Aïe ! Loïs est très...
(j'me vengerai un jour...)
Commentaire n°8 posté par Anna de Sandre le 11/06/2010 à 15h15
Je le savais ! Je le savais ! (En plus, celui-là, il est vraiment mmmm... oooooh... aaaaaah !!!)
Réponse de PhA le 11/06/2010 à 17h48
PhA, je vous hais tellement qu'j'crois qu'j'vais en mourir. (voix de Carole Bouquet.)
Commentaire n°9 posté par Anna de Sandre le 11/06/2010 à 19h00
Mmmm... Je crois déceler quelques notes de rose...
Réponse de PhA le 11/06/2010 à 20h16
C'est d'une fraîcheur ces morceaux de jardin ... j'achète  pour un jardinier de ma connaissance ! Thank you ! Dane
Commentaire n°10 posté par Dane cuypers le 17/06/2010 à 17h55
Et samedi, on a droit à une dédicace en prime !
(Oui, ce livre est tout simplement merveilleux.)
Réponse de PhA le 17/06/2010 à 17h58
Merci Philippe pour cette découverte et pour votre passage chez moi !
Commentaire n°11 posté par Anne le 17/07/2010 à 01h03
C'est un plaisir, Anne ! Bonnes vacances, et ne délaissez pas trop votre jardin.
Réponse de PhA le 17/07/2010 à 12h25