dimanche 22 décembre 2019

Fårö Une nuit avec Ingmar Bergman


Une jeune femme, une petite fille la veille encore, débarque un soir, à la nuit tombée, en étrangère, chez un vieil homme. Elle s’appelle Joëlle Varenne, et même son nom est incompréhensible à l’homme qu’elle prétend rencontrer.
Joëlle.
Was ?
Joëlle.
Yulie ? Yulia ?
No, Joëlle.
Was dis namn ?! Skriv it !
Même son nom, mais d’abord sa présence, car le vieil homme est Ingmar Bergman, au soir de sa vie, farouchement retiré sur l’île de Fårö, qui donne au livre son titre. Elle est étudiante en cinéma, et elle est venue rencontrer celui qui ne reçoit plus personne. Il s’ensuit un dialogue d’abord de quasi sourds, la barrière de la langue y aidant, car si les deux parlent anglais, chacun parle son anglais qui n’a pas grand-chose en commun avec l’anglais de l’autre, et cela donne lieu à des échanges qui sont d’abord cocasses, vraiment, avant de devenir émouvants quand on commence à comprendre que ce qui a amené la toute jeune Joëlle Varenne, vingt-deux ans à l’époque, à rencontrer le cinéaste ermite, c’est peut-être sans le savoir l’attente, dans cette circonstance incredibole, d’entendre son propre nom, et peut-être aussi l’injonction de l’écrire.


Joëlle Varenne - Farö, une nuit avec Ingmar Bergman.

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