lundi 31 octobre 2022

vendredi 28 octobre 2022

court toujours (25)

Tu prends toutes les girafes pour des femelles – tant que tu n’en as pas vu une en érection.




jeudi 27 octobre 2022

court toujours (24)

Je ne me connais aucun prédateur. C’est un peu inquiétant, en réfléchissant bien. Aurais-je mauvais goût ?




mercredi 26 octobre 2022

le bâtiment chancelant de la parole

Rima tire sur du vide. elle en défait les nœuds transparents. les boucles inapparentes mais bel et bien existantes se dénouent, sous la forme de frisures enroulées comme la mémoire d’un prisonnier. habitant le sang et courant sous les doigts, habillant le regard de leurs intrigues aux embrouilles millimétrées et rouges, les nœuds jamais ne s’arrêtent. intrigants sanguinaires et escrocs facétieux du réel, ils remplissent de leur puissance chaque geste peuplé de l’instant. habités et parcourus par diverses et discrètes amnésies afin de supporter le spectacle non écrit qui se déroule dans leurs nuées. ce n’est pas comique. c’est une ironie tragique, jaune et noire et rouge. beaucoup de noir. c’est le noir du pauvre se fondant dans la couleur de l’asphalte. Rima déroule ses accumulations pour ouvrir l’entendement sur les hauteurs domestiques. c’est alors qu’elle lie connaissance avec un aujourd’hui tout simple, nu. il la regarde. elle vient tout juste de l’éplucher. c’est en lui qu’elle rencontre le bâtiment chancelant de la parole.

Marie Rousset, les Carrés de Rima, éditions de l’Attente, 2021.




dimanche 23 octobre 2022

samedi 22 octobre 2022

vendredi 21 octobre 2022

De l’apesanteur des araignées

« Conséquemment, lorsque l’araignée perçoit que le fil est assez long pour exercer une force ascendante (force que l’araignée ressent lorsqu’il l’entraîne vers le point [e]), elle lâche le fil [bc] (fig. 4) et, agrippée au fil [de], remonte et flotte dans l’air avec lui. »

Jonathan Edwards a à peine vingt ans lorsque, au début du XVIIIe siècle, il s’envole dans cette lettre, accroché au fil de sa passion, l’arachnophilie, et nous explique comment, toutes dépourvues d’ailes qu’elles sont, les araignées (certaines araignées), s’envolent. Les éditions des Grands Champs redonnent vie à ce texte, entre science et poésie, dans sa collection Inframince.



jeudi 20 octobre 2022

court toujours (19)

C’est quand le cuir chevelu ne l’est plus qu’on se rend compte de l’étendue de cette supercherie lexicale : ce n’était pas du cuir non plus !




mercredi 19 octobre 2022

mardi 18 octobre 2022

dimanche 16 octobre 2022

samedi 15 octobre 2022

Avis aux rêveuses et aux rêveurs

Julien ne sait « rien » faire, c’est ce qu’il répond au conseiller « polemploi » cravaté en face de lui – mais Julien sait rêver tandis que tant d’autres ne savent plus, ne savent pas. Alors pourquoi ne pas rêver pour autrui ? lui suggère sa voisine écrivaine publique.

Julien le rêveur est l’histoire de Julien qui envisage de faire profession de son principal talent.

Julien le rêveur est aussi l’histoire de la narratrice de Julien le rêveur qui raconte comment Julien envisage de faire profession de rêveur public, ou plutôt de conseiller onirique, car quand il s’agit de faire profession, les mots comptent. La narratrice de Julien le rêveur écrit mais ne fait pas non plus profession de romancier, quiconque a déjà lu Christiane Veschambre (les Mots pauvres, la Maison de terre, Versailles Chantiers…) sait déjà qu’elle non plus. Ses personnages sont moins des personnages que des personnes. Le « cahier de rêves » qui vient naturellement s’insérer est vrai comme le sont les rêves. Et ce n’est pas la narratrice qui décidera ce qu’il adviendra de Julien et de ses rêves.

Julien le rêveur, de Christiane Veschambre, est paru cette année aux éditions Isabelle Sauvage.

(A noter, concernant l’auteur de cette note, le plaisir d’y croiser dans les remerciements en fin d’ouvrage sa très chère Danielle Auby.)



vendredi 14 octobre 2022

jeudi 13 octobre 2022

court toujours (13)

Pour me connaître, il faudrait déjà que je me fréquente. Mais suis-je une bonne fréquentation ?




mercredi 12 octobre 2022

du jardin

Voltaire : « Il faut cultiver notre jardin. »

Moi : « Pas la peine. »



lundi 10 octobre 2022

« nous avons été heureux »

Le héros de Substance mort, de Philip K. Dick, est Bob Arctor, un toxicomane sentimental, avec le sens de l’amitié ; il vit en colloc avec d’autres toxicos et en pince pour Donna Hawthorne. Le héros de Substance mort, de Philip K. Dick, est Fred, qui travaille incognito pour la brigade des stups, un infiltré. Même les services pour lesquels il travaille ne connaissent pas son identité ; il ne vient rendre compte de son enquête qu’après avoir revêtu son complet brouillé, sous lequel il n’apparaît que comme un gribouillis à la voix de robot. Le héros de Substance mort, de Philip K. Dick, est à la fois Bob et Fred, car Bob est Fred. Et voici que Fred est chargé par les services qui l’emploient d’enquêter sur Bob. Pour plus de facilités, voici la maison que Bob partage avec ses collocs truffée de holo-caméras grâce auxquelles Fred peut surveiller tous les agissements de Bob.

Je ne sais pas bien dire ce qui fait la force de ce roman. L’écriture de Dick n’est pas objectivement remarquable ; la construction du récit n’est pas non plus renversante. Pourtant, à la lecture, il est terrible ; j’y étais.

Il y a une note de l’auteur à la fin, dans laquelle il précise ses intentions en écrivant ce moment ; il y dit notamment « nous avons été heureux » (l’auteur et ses amis, dont certains ont servi de modèles à quelques-uns des personnages, comme lui sujets à l’addiction). Voilà, peut-être.



samedi 8 octobre 2022

Une année 2012 de lectures

C’était tellement fastidieux de récapituler mes années de lecture 2021, 2020, 2019, 2018, 2017, 2016, 2015, 2014 et 2013 avec les liens vers chaque billet de lecture (parfois minuscules mais pas toujours), que j’aurais bien pu omettre de le faire pour 2012. Mais tout de même :

Mourir de mère, de Michael Lentz (Quidam éditeur)

Résidence absolue, de Sabine Macher (éditions Isabelle Sauvage)

Je suis l’autre moitié de ton péché, de Bénédicte Heim (éditions Les Contrebandiers)

Dépouilles, d’Eric Pessan (éditions de l’Attente)

Crevasse, de Pierre Terzian (Quidam éditeur)

L’homme qui achetait les rêves, de Michel Arrivé (éditions Champ-vallon)

Danse avec Nathan Golshem, de Lutz Bassmann (éditions Verdier)

Le Glacis, de Monique Rivet (éditions Métailié)

Ma paresse, d’Italo Svevo (éditions Allia)

Que du bonheur, d’Eric Chauvier (éditions Allia)

Tous les deux comme trois frères, de Denis Montebello (éditions Le Temps qu’il fait)

Les conquérants de la planète Mars, d’Edgar Rice Burroughs (éditions Hachette)

A notre humanité, de Marie Cosnay (Quidam éditeur)

Les Saisons, de Maurice Pons (éditions Christian Bourgois)

Opérateur le néant, de Hubert Lucot (éditions POL)

Il y a un, de Gabriel Bergounioux (éditions Champ-vallon)

Babel nuit, de Philippe Garnier (éditions Verticales)

Il y a de, de Gabriel Bergounioux (éditions Champ-vallon)

Roman de plage, de Philippe Garnier (éditions Denoël)

Dachau Arbramafra, de Le Golvan (éditions Les doigts dans la prose)

L’homme qui achetait les rêves, de Michel Arrivé (éditions Champ-vallon)

Un bel immeuble, de Michel Arrivé (éditions Champ-vallon)

La walkyrie et le professeur, de Michel Arrivé (éditions Champ-vallon)

Journal d’un corps, de Daniel Pennac (éditions Gallimard)

Un séjour à Fresnes, de Christian Molinier (éditions de l’Anabase)

La seule fois de l’amour, de Jacques Jouet (éditions POL)

Bastard battle, de Céline Minard (éditions Léo Scheer)

Anaïs ou les Gravières, de Lionel-Edouard Martin (éditions du Sonneur)

Ma dernière création est un piège à taupes, d’Oliver Rohe (éditions Inculte)

Arrête maintenant, de Caroline Dubois (éditions de l’Attente)

Le papillon et la lumière, de Patrick Chamoiseau (éditions Philippe Rey)

Sans l’orang-outan, d’Eric Chevillard (éditions de Minuit)

En Tarzizanie, d’Orion Scohy (éditions POL)

Tout passe, de Gabriel Josipovici (Quidam éditeur)

Je n’ai plus besoin de moi, de Jean-Luc Coudray (éditions l’Atelier de l’agneau)

Treize mille jours moins un, de Didier da Silva (éditions Léo Scheer)

Les mains gamines, d’Emmanuelle Pagano (éditions POL)

Il faut toujours garder en tête une formule magique, de Virginie Poitrasson (éditions de l’Attente)

Les Inaboutis, d’Eric Pessan (éditions Théâtre ouvert)

Toute résurrection commence par les pieds, de Véronique Pittolo (éditions de l’Attente)

Cavale, de Nathalie Quintane (éditions POL)

Contes liquides, d’Hervé Le Tellier (éditions de l’Attente)

Lamont, d’Anne-Sylvie Salzman (éditions Le Visage vert)

Un régal d’herbes mouillées, d’Anna de Sandre (éditions Les Carnets du dessert de lune)

N, d’Eric Pessan (éditions Les Inaperçus)

Hors saison, de Sylvain Coher (éditions Joca Seria éditions Actes-Sud)

Ici ça va, de Thomas Vinau (éditions Alma)

Chair jaune, de Raymond Federman (éditions Le bleu du ciel)

Tous les diamants du ciel, de Claro (éditions Actes-Sud)

La blonde et le bunker, de Jakuta Alikavazovic (éditions de l’Olivier)

L’auteur et moi, d’Eric Chevillard (éditions de Minuit)

Autobiographie des objets, de François Bon (éditions du Seuil)

Reste l’été, de Nicolas Le Golvan (éditions Flammarion)

Autour de moi, de Manuel Candré (éditions Joëlle Losfeld)

Indociles, de Laure Limongi (éditions Léo Scheer)

MaternA, d’Hélène Bessette (éditions Léo Scheer)

CV roman, de Thierry Beinstingel (éditions Fayard)

Les pieds nus, de Marie Simon (éditions Léo Scheer)

Terre sienne, d’Yves di Manno (éditions Isabelle Sauvage)

L’agent de liaison, d’Hélène Frappat (éditions Allia)

Féerie générale, d’Emmanuelle Pireyre (éditions de l’Olivier)

Le poète pisse dans son violon, de Pierre Autin-Grenier (éditions Les Carnets du dessert de lune)

Kiwi, de Pierre Alferi (éditions POL)

Kbach, de Christophe Macquet (éditions Le grand os)

Une pluie d’écureuils, de Francesco Pittau (éditions Les Carnets du dessert de lune)

Voyage à Bayonne, de Gaëlle Bantegnie (éditions l’Arbalète Gallimard)

vendredi 7 octobre 2022

court toujours (11)

Mon petit chat est très bavard. Je lui ai donné ma langue – c’est pour ça que je ne dis plus rien.




jeudi 6 octobre 2022

dimanche 2 octobre 2022

court toujours (9)

J’ai trouvé un cèpe énorme : près d’une livre. C’était compter sans le poids des vers.




samedi 1 octobre 2022