mardi 30 juin 2020

Regarde : c'est le nouveau livre de Pascale Petit


Pascale Petit a écrit un nouveau livre. J’ai lu tous les autres, je crois. J’ai envie d’écrire un billet dessus, pour vous en donner une idée, mais avec ses mots à elle. Je vais choisir une phrase par page en commençant par la première et à un moment je sentirai que j’aurai fini ce billet. (On parle de « billet » pour les articles d’un blog comme pour les lettres d’amour – ça tombe bien, vous allez voir.) (Vous pouvez aussi avoir envie d’écrire un véritable article sur ce livre ; Bruno Fern en a écrit un avec ses mots à lui : c’est ici.) Voici mon billet.

Regarde, je dors et je n’ai pas eu le temps d’ôter mes vêtements. Regarde bien, il n’y a pas que l’arc et le carquois avec des flèches. Regarde, je suis allongée sur ce divan. Regarde, je suis pâle, mon cœur bat vite, j’ai peur, on le comprend : tu es mon futur et ne le sais pas. Regarde, je sais déplacer les objets, c’est une des premières choses que j’ai apprises. Et nous devenons minuscules parce que nous sommes loin l’un de l’autre. Regarde, je viens de me réveiller au milieu de la nuit. Regarde, je regarde quelque chose qui est à côté de quelque chose que tu regardes en tournant lentement les pages d’un livre sans les lire. Je n’entends rien prouver. Je me demande si les belles rencontres relèvent du rêve ou de l’histoire parallèle. Les précipités de mélancolie sont au point. Tu brilles (ton absence). Les boiseries sont tourmentées. C’est ma chanson préférée pour voix assez seule. Invente-moi une machine, j’ai envie d’une machine. J’ai déjà fait le sacrifice du velours comme une héroïne qui quitte le passé. Que dois-je comprendre quand tu me dis que sur quatre cents roses, tu en as sauvé sept ?

Je me suis arrêté à la page 30, et je crois que j’ai fini d’écrire ce billet avec ces mots qui ne sont pas de moi. J’ai juste oublié de vous dire que son titre est l’Audace et qu’il est publié chez Nous.



samedi 20 juin 2020

Avec les Barbares


Voilà, j’ai terminé la lecture des Barbares, de Jacques Abeille. Ça m’a pris du temps. Bien sûr c’est un assez gros roman, mais la raison est ailleurs. Quand on chemine en bonne compagnie – ça pourrait être un résumé du roman « chevaucher en bonne compagnie » –, on n’a pas envie que ça s’arrête. Le Professeur non plus – narrateur des Barbares –, il n’avait pas envie que ça s’arrête. Et pourtant tout s’arrête : les quêtes, les livres et la vie. Mais les livres au moins ont cette chance de renaître : lire les Barbares, c’est aussi relire les Jardins statuaires, dont celui-ci n’est pas seulement la suite. Les Jardins statuaires y sont devenus un livre, le Professeur en sera le traducteur, un livre dans un autre livre donc, dont la lecture est une invitation, autoritaire et douce, à prendre la route pour voir ce qu’il en est, maintenant que le temps a passé. Ce qu’il en est ? Une œuvre qui compte parmi ce que la littérature d’imagination peut nous offrir de plus beau.




mardi 9 juin 2020

Notes sur les noms de la langue (2)


L’adjectif « qualificatif » qui suit « adjectif » dans l’expression « adjectif qualificatif » est plutôt un adjectif relationnel.




mercredi 3 juin 2020

Nouvelles très brèves (84) (et très à chute)


Bien sûr c’est l’histoire d’une chute. Bien sûr il y joue le premier rôle. Mais on a quand même un peu de mal à imaginer comment, surtout de sa hauteur, il puisse se faire mal, le serpent.




mardi 2 juin 2020

Nouvelles très brèves (83) (et très à chute)


Ce n’était pas ce qu’elle aurait voulu, mais c’était sans doute son destin : elle avait beau chercher toutes les issues possibles, à chaque fois, cette nouvelle tombait mal.




lundi 1 juin 2020

Nouvelles très brèves (82) (et très à chute)


Et tandis qu’il laissait retomber doucement ce couvercle de WC qui n’en finissait pas de retomber, il eut l’idée d’introduire un peu de suspense dans son genre littéraire favori : il appellerait cela « la nouvelle à frein de chute ».