mardi 23 février 2016

différemment tissé



Pour extraire un passage d’un livre et le donner à lire, il faut de gros ciseaux. Les gros ciseaux, comme les gros sabots, ne s’embarrassent pas de délicatesse. Armé, voire chaussé, de mes gros ciseaux, je vous découpe un extrait de reverbs, de Bruno Fern. Il est paru aux éditions Nous en 2014. Voici :




Or il faut bien entrer dans le texte pour pouvoir en sortir.


L’entrée suppose une texture.


Remarque 3 : deux mots utilisés précédemment ont une racine commune – du latin texere signifiant tisser.


L’origine des mots est loin.


D’être indifférente va savoir leur background.


Andrea Zanzotto parlait de biographie du mot.


Sûr qu’elle excède largement l’étymologie.


Elle fait corps avec l’écho.


Le texte en serait la chambre.


Texture dit fils.


Ceux-ci peuvent être parallèles.


C’est kif-kif avec les phrases.


Les prolonger à l’infini ne changerait pas grand-chose au phénomène.




C’est pourquoi, avec mes gros ciseaux, je coupe ici, à la page 16. Vous aurez remarqué que le texte est tissé de phrases simples. Si vous ne l’avez pas remarqué, la première phrase – simple – du livre vous le dit : « Ce livre est uniquement composé de phrases simples. » L’espace qui les sépare n’est pas que typographique : c’est un tissu aux larges surpiqûres. Différemment tissé, ça ne l’empêche pas d’être complètement tissu. D’où mes gros ciseaux.


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