Pour extraire un passage d’un
livre et le donner à lire, il faut de gros ciseaux. Les gros ciseaux, comme les
gros sabots, ne s’embarrassent pas de délicatesse. Armé, voire chaussé, de mes
gros ciseaux, je vous découpe un extrait de reverbs, de Bruno
Fern. Il est paru aux éditions Nous en 2014. Voici :
Or il faut bien entrer dans le
texte pour pouvoir en sortir.
L’entrée suppose une texture.
Remarque 3 : deux
mots utilisés précédemment ont une racine commune – du latin texere
signifiant tisser.
L’origine des mots est loin.
D’être indifférente va savoir
leur background.
Andrea Zanzotto parlait de biographie
du mot.
Sûr qu’elle excède largement
l’étymologie.
Elle fait corps avec l’écho.
Le texte en serait la chambre.
Texture dit fils.
Ceux-ci peuvent être parallèles.
C’est kif-kif avec les phrases.
Les prolonger à l’infini ne
changerait pas grand-chose au phénomène.
C’est pourquoi, avec mes gros
ciseaux, je coupe ici, à la page 16. Vous aurez remarqué que le texte est tissé
de phrases simples. Si vous ne l’avez pas remarqué, la première phrase – simple
– du livre vous le dit : « Ce livre est uniquement composé de phrases
simples. » L’espace qui les sépare n’est pas que typographique :
c’est un tissu aux larges surpiqûres. Différemment tissé, ça ne l’empêche pas
d’être complètement tissu. D’où mes gros ciseaux.
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