Dans ce pays il n’y a pas de place pour des manifestes ;
les philosophes sont des fonctionnaires,
les poètes des petits-bourgeois,
les révolutionnaires attendent leur prime de retraite.
Ici ceux qui ont des balles
les gardent pour leur pomme,
ceux qui portent des chaussures trouées
à coups de pied chaque matin repoussent leur chance,
ceux qui empruntent des verbes
ne rendent que les temps.
Ici les hommes se cachent en eux-mêmes,
la saison de l’abattage du bois dure des décennies.
Dans ce pays il n’y a pas de place pour se coucher,
c’est pourquoi nous mourons toujours debout.
Dans ce pays il n’y a pas de place pour des manifestes.
Jazra Khaleed, Requiem pour Homs, et autres poèmes, éditions Marges en Pages, 2022.
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