Mailloux chaque matin
dans un lit mouillé. Mailloux chaque soir au bord d'un précipice.
Mailloux chaque matin dans un lit mouillé. Chaque soir et chaque
matin de l'enfant Mailloux jusqu'à Mailloux quarante, au bord d'un
précipice la nuit tombant dans un lit mouillé au réveil. Dans le
noir de chaque nuit essayant de résister au sommeil de Mailloux,
créer la nuit blanche peuplée sous le plafond lisse sans rien.
C'est de là les histoires à repousse-mort.
Hervé Bouchard,
Mailloux, Le nouvel Attila, 2016, p. 45
Ça pourrait n'être que
la chronique d'une enfance québécoise. Ça prend, dans une langue
recréée qui vous happe (en tout cas qui me happe), les dimensions
d'un mythe, avec la pisse au lit en fatum inexorable. (C'est
formidable, quoi ; et merci à la librairie le Monte-en-l'air
pour cette superbe découverte, et à la librairie Charybde pour ce bel article qui m'autorise à ne pas en écrire.)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire