mardi 5 avril 2016

Petrov dans le passage

Dans le passage il ne fait rien ou presque. Il murmure à l'oreille de la vieille. Il répète le même geste au ralenti. Il se répète.

Tous deux vêtus de noir, une longue robe. Elle s'approche de lui, s’incline. Il se penche sur elle. Leurs visages se frôlent, l'un rose et lisse, l'autre blême, fripé.

Quelques mots murmurés à l'oreille, on croit entendre espoir, ...l'espoir que vous m'accorderez cette valse, un premier pas timide, un pas de danse qui en appelle un autre et les voilà pris. La vieille ne le lâche plus, c'est même elle qui l'entraîne.

Dans le couloir il ne fait rien ou presque. Il murmure à l'oreille, recommence, il tourne en rond, livré au lent, au discret tournoiement. De plus en plus fort, de plus en plus vite, la valse, dans le haut-parleur. Son tourbillon fatal emporte tout et tous au passage.


Petrov, Dans le passage un pope, traduit du russe par Pauline J.A. Naoumenko-Martinez, éditions Louise Bottu 2016, p. 83.

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