lundi 29 août 2016

Beckett écrit (2)

J'ai terminé hier le deuxième tome de la correspondance de Beckett. J'en ai fait durer la lecture. J'ai passé une partie de l'été en bonne compagnie. Je vous en mets un peu aujourd'hui, et j'en garde encore un peu pour une autre fois.

« Les nouvelles de France sont très déprimantes, en tout cas elles me dépriment. Tout ce qu'il ne faut pas faire, tout dans le mauvais sens. »

« L'erreur, la faiblesse tout au moins, c'est peut-être de vouloir savoir de quoi on parle. »

« J'irai vous serrer la main et vous souhaiter bon voyage et bon repos demain en fin d'après-midi, sauf contre-avis. Je dois maintenant m'atteler à la fastidieuse toilette de ma pièce qui s'appellerait probablement En attendant Godot. Il faut surtout bien dégager l'anus. »

« Hier nous avons surpris dans le bois de Meudon un énorme pivert vert et jaune (naturellement). Il s'est agrippé au tronc, l'a mis vivement entre lui et nous, puis est monté en courant, je le suppose, jusqu'aux branches supérieures. Une absurde joie m'a rempli. »

« J'ai fait une chose qu'il ne m'était jamais arrivé de faire, j'ai écrit la dernière page du livre en cours, alors que je n'en suis encore qu'à la 30e. Je n'en suis pas fier. Mais l'issue fait déjà si peu de doute, quels que soient les tortillements, ce dont je n'ai qu'une idée des plus vagues, qui m'en séparent. »

« J'ai signé un contrat avec les Éditions de Minuit pour tous travaux. Ils me font un contrat spécifiquement pour les trois "romans" déjà écrits. Le premier, Molloy, devrait sortir en janvier. Bordas, au bord de la faillite (pas entièrement ma faute), m'a laissé partir. »

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