J'ai
terminé hier le deuxième tome de la correspondance de Beckett. J'en
ai fait durer la lecture. J'ai passé une partie de l'été en bonne
compagnie. Je vous en mets un peu aujourd'hui, et j'en garde encore
un peu pour une autre fois.
« Les
nouvelles de France sont très déprimantes, en tout cas elles me
dépriment. Tout ce qu'il ne faut pas faire, tout dans le mauvais
sens. »
« L'erreur,
la faiblesse tout au moins, c'est peut-être de vouloir savoir de
quoi on parle. »
« J'irai
vous serrer la main et vous souhaiter bon voyage et bon repos demain
en fin d'après-midi, sauf contre-avis. Je dois maintenant m'atteler
à la fastidieuse toilette de ma pièce qui s'appellerait
probablement En
attendant Godot.
Il faut surtout bien dégager l'anus. »
« Hier
nous avons surpris dans le bois de Meudon un énorme pivert vert et
jaune (naturellement). Il s'est agrippé au tronc, l'a mis vivement
entre lui et nous, puis est monté en courant, je le suppose,
jusqu'aux branches supérieures. Une absurde joie m'a rempli. »
« J'ai
fait une chose qu'il ne m'était jamais arrivé de faire, j'ai écrit
la dernière page du livre en cours, alors que je n'en suis encore
qu'à la 30e. Je n'en suis pas fier. Mais l'issue fait déjà si peu
de doute, quels que soient les tortillements, ce dont je n'ai qu'une
idée des plus vagues, qui m'en séparent. »
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