Je comprime les murmures au
centre du silence. Les pièces d’eau effleurent l’aveugle. Trois passagers
attendent la venue du train. L’un d’eux sort un perroquet de sa poche. Un autre
brode son oreille. Il éjecte de ses doigts un chapeau à plumes dorées. Le magicien
plein de vanité ignore le décor, les passions exacerbées, la violence. Chacun voulant
dépasser l’autre ils se retrouvent dans le solstice d’une araignée.
Je marche attendant que la pâte
sonore des bruissements se transforme en séismes de cristal.
Miel et alcool, ivresse et
serpents noirs ondulants dans le bleu profond, dans l’outremer des tombes accueillantes.
Dans la chaleur le bois se
ramifie. Puissance ouverte au milieu des façades peintes comme un cirque des
nébuleuses. Marais, racines, chiendent s’enchevêtrent sous ma peau. Pureté de l’œil.
Les auditeurs sont là. Leurs cris ne passent pas la rampe. J’essaie de m’expliquer.
Comme Yemanja, j’émerge des flots et comprends que Médusa est une incarnation
de la Déesse des eaux. Elle a écrit sur
mon corps en lettres rouges.
– L’attente est excessive, je
vais couper des têtes ! hurle un homme en agitant sa machette.
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