lundi 4 janvier 2016

dans le solstice d’une araignée



Je comprime les murmures au centre du silence. Les pièces d’eau effleurent l’aveugle. Trois passagers attendent la venue du train. L’un d’eux sort un perroquet de sa poche. Un autre brode son oreille. Il éjecte de ses doigts un chapeau à plumes dorées. Le magicien plein de vanité ignore le décor, les passions exacerbées, la violence. Chacun voulant dépasser l’autre ils se retrouvent dans le solstice d’une araignée.



Je marche attendant que la pâte sonore des bruissements se transforme en séismes de cristal.



Miel et alcool, ivresse et serpents noirs ondulants dans le bleu profond, dans l’outremer des tombes accueillantes.



Dans la chaleur le bois se ramifie. Puissance ouverte au milieu des façades peintes comme un cirque des nébuleuses. Marais, racines, chiendent s’enchevêtrent sous ma peau. Pureté de l’œil. Les auditeurs sont là. Leurs cris ne passent pas la rampe. J’essaie de m’expliquer. Comme Yemanja, j’émerge des flots et comprends que Médusa est une incarnation de la Déesse des eaux.  Elle a écrit sur mon corps en lettres rouges.



– L’attente est excessive, je vais couper des têtes ! hurle un homme en agitant sa machette.



Antoni Casas Ros, Médusa, Fata Morgana, 2015, p. 18. Les dessins sont de Paul de Pignol.



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