Erwan Larher a le chic
des histoires improbables à propos desquelles on finit par se dire
et après tout pourquoi pas ? Marguerite n'aime pas ses
fesses est de celles-là, comme l'était déjà Qu'avez-vous
fait de moi, son tout premier roman dont l'auteur en
personne m'avait déconseillé la lecture – rappelez-vous. Ce
n'était pas chez Quidam à l'époque et ça me fait bien plaisir de
nous découvrir aujourd'hui dans le même catalogue. On retrouve dans
Marguerite n'aime pas ses fesses le même humour coquin (un
peu plus coquin peut-être même), le même goût pour l'intrigue
flirtant l'air de rien avec le polar (sans d'ailleurs qu'on
n'embrasse le polar dès le premier rendez-vous, j'aime aussi ce
retard dans la détermination du genre), les mêmes préoccupations
politiques avec au fond de l'air le même rêve d'un idéal de
salubrité qu'on ne peut s'empêcher de partager. Et puis il y a
aussi une façon de passer d'une scène à l'autre en fondu enchaîné
– Marguerite interviewe l'ex-président Aymeric Delaroche de
Montjoie et tiens, avant qu'on s'en soit rendu compte la voici en
train de gober les mensonges de Jonas, son amant-parasite – tout à
fait élégante. Tout cela est très joliment maîtrisé. Marguerite
peut bien penser ce qu'elle veut de ses fesses, ça ne nous empêchera
pas de les aimer. Vous pouvez lire un extrait sur le site de Quidam.
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