Aujourd’hui j’ai reçu un petit livre, qui ne m’aide en rien à
affronter une personne cruelle
Il
y a une description méticuleuse d’un homme en train de plonger
dans une piscine, d’une femme qui fabrique ses masques de beauté,
ils n’habitent nulle part
Deux
sœurs vivent l’une pour l’autre, on se fiche de savoir où
Ensuite,
la photographie d’une plage qui vient servir de décor symbolique,
peut-être le Havre ou Dunkerque
Certaines
femmes se crispent à l’idée de tenir un journal intime
Il
y aura toujours quelqu’un pour le lire un jour, lui donner une
apparence provocante
Les
deux sœurs ont décidé de retirer leur vernis à ongle avec du
dissolvant, j’ai effacé le début de cette phrase à cause d’une
répétition malvenue
Pour
moi, la soirée se résume à essayer d’être moi-même, dans une
jubilation intérieure, cette histoire de sœurs n’est qu’une
diversion
Rien
ne se passe comme prévu, j’ignore ce qui s’est produit au cours
du voyage, la musique et la lumière s’éteignaient ponctuellement,
on me disait qu’il fallait être « cool », pourtant
j’étais la seule à danser dans cette fête
Il
se passe plusieurs mois avant que je me remémore les grandes lignes
du quotidien entre moi et mon âme jumelle, c’est une source
intarissable de tristesse
Les
deux sœurs doivent ressentir elles aussi des vagues de nostalgie
Sandra
Moussempès, Cinéma de l’affect, éditions de
l’Attente, 2020, p. 34-35
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