Bertrand Visage est déçu aussi. Pour lui, Par temps clair
mérite la publication. Il m’engage à le proposer ailleurs. Mais
comment fait-on pour être publié ? Je n’en ai aucune idée :
je n’ai jamais eu à me donner du mal pour chercher un éditeur et
je ne connais personne dans le milieu. Il faut préciser que pour Une
affaire de regard je n’ai pas fait la moindre apparition, même
pas en librairie. Je n’y connais toujours rien, guère plus qu’un
an avant, quand le Seuil avait accepté mon manuscrit. Je demande son
avis à Bertrand Visage. Il me conseille de proposer mon texte à
Paul Otchakovsky-Laurens (POL) et à Jean-Marie Laclavetine, chez
Gallimard. Je l’envoie aussi à Irène Lindon, chez Minuit.
Ailleurs ? J’avoue que je me souviens plus, je n’ai pas noté
tout ça, ça ne m’intéresse pas vraiment. Si, je me souviens
juste que je l’ai aussi envoyé chez Verticales, qui à l’époque
appartient au Seuil. Je ne crois pas l’avoir envoyé à l’Olivier.
Bref.
Pendant
ce temps je continue à écrire Chroniques imaginaires de la mort
vive. Je me rappelle que l’ambition première (mais alors toute
première, hein, elle n’a pas fait long feu), c’était d’écrire
un récit pour la jeunesse. Je voulais du sang, aussi. C’était
l’humeur du moment. J’écris aussi de plus en plus de fictions
oniriques. J’appelle ça Affleurements, depuis 1999, si j’en
crois le carnet vert.
La
lettre-type des éditions de Minuit ne se fait pas attendre. Jamais
cette maison ne m’a répondu autrement que par une lettre-type (je
ferai encore une tentative par la suite). Je reçois aussi un autre
refus de Gallimard, mais argumenté celui-là, et signé par
Laclavetine. J’en retiens surtout que Par temps clair lui
paraît « inspiré » d’Un homme qui dort, de
Perec, que je n’ai pas lu (que je n’ai toujours pas lu,
d’ailleurs ; on a plusieurs fois rapproché certains de mes
livres de ceux de Perec, c’est peut-être pour ça que je ne le lis
pas pour le moment). Cela dit, à part l’emploi de la deuxième
personne, qui n’est plus vraiment une nouveauté au vingt-et-unième
siècle (d’ailleurs j’écris aussi Chroniques à la
deuxième personne), je ne suis pas certain qu’il y ait une vraie
parenté. Pas de nouvelles de POL. J’ose un appel, on me répond
qu’il l’a lu une première fois, qu’il le garde sous le coude.
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