L’attente de la réponse de POL est trop longue (je ne sais pas
encore que les éditeurs ont des pratiques différentes) ; au
bout de neuf mois, je lui envoie aussi Chroniques imaginaires de
la mort vive. C’est une maladresse, je ne m’en rendrai compte
qu’a posteriori. Chroniques est trop loin des goûts qui
apparaissent quand on connaît un peu le catalogue POL (mais à
l’époque je ne le connais pour ainsi dire pas) pour séduire
d’emblée l’éditeur. Par temps clair avait peut-être
encore ses chances, je ne sais pas ; s’il les avait, il les
perd. Le refus vaut pour les deux manuscrits ; il est aimable,
argumenté ; l’éditeur reste trop extérieur au texte, il ne
saurait bien se l’approprier, il n’y a rien d’autre à dire. Je
l’adresse – autre bourde – à Christian Bourgois, qui me
transmet avec beaucoup d’honnêteté le rapport qu’en a fait l’un
des lecteurs de la maison. Il n’a pas été intéressé du tout. Je
ne me rappelle plus vraiment les arguments, je me souviens juste que
je les trouve parfaitement recevables. Ça me fait penser à l’effet
que produisaient mes copies sur les professeurs, depuis le collège
jusqu’à l’université : tantôt un enthousiasme affirmé,
tantôt un ennui dubitatif. Clairement, ce que j’écris n’est pas
fait pour plaire à tout le monde. Il faut que je trouve à qui ça
plaît. Ça n’est pas évident. C’est presque une enquête. Comme
j’ai un peu mal à Par temps clair, à force de refus, je
pense de plus en plus à essayer de publier plutôt Chroniques
imaginaires de la mort vive.
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