La publication, ça te change un peu. Tu veux y revenir. Édition =
addiction. Heureusement, enfin, peut-être pas, celle de l’écriture
est encore bien plus forte ; ça fait déjà plus de vingt-cinq
ans que j’écris tous les jours. Et Par temps clair, c’est
tous les jours. Je ne laisse plus traîner comme je le faisais avant.
Et comme je ne veux pas avoir à tout retaper à l’ordinateur à la
fin, j’écris encore à la main mais je recopie aussitôt à
l’ordinateur, avant de me coucher. Je n’ose pas encore écrire
directement – j’y viendrai très vite. Je note le début et la
fin de chaque passage sur le Carnet vert, pour plus tard (pour
aujourd’hui, par exemple). J’ai aussi un fichier à idées, sur
l’ordinateur. Il y a des parentés avec Une affaire de regard,
notamment l’inflation de la pensée, qui va plus loin encore. En
revanche le personnage est un quadragénaire. Je me souviens que dans
mon esprit, un quadragénaire, c’est un type nettement plus vieux
que moi. La durée de l’histoire aussi est resserrée : neuf
mois pour Une affaire de regard, une semaine seulement pour
Par temps clair. Surtout, le passage à la deuxième
personne : c’est l’histoire d’un homme qui ne se reconnaît
pas, et qui s’entend se parler. Je conjugue à l’envers :
troisième personne pour Une affaire de regard, deuxième pour
Par temps clair et… regarde là, cette note dans mon Carnet vert, à
la date du 13 janvier 2002 : « Pour Liquide, qui
serait écrit à la personne zéro... » Liquide, déjà !
Alors que Par temps clair n’est même pas terminé.
Mais
il l’est presque : le 31 janvier, il est en lecture au Seuil.
A ce moment-là, j’ai la conviction, acquise au fil de l’écriture,
que c’est ce que j’ai fait de mieux. Le 17 février, alors que je
n’ai pas encore la réponse pour Par temps clair, je
commence, directement à l’ordinateur, non, pas Liquide :
Souvenirs imaginaires de la mort vive qui, quatre jours plus
tard, devient Chroniques imaginaires de la mort vive.
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