Je me souviens d’un grand vide. Le roman, qui est devenu le livre
qui m’a fait, qui ne s’intitule pas Croissance pour rien,
est terminé. Très vite je ne croirai pas sa publication possible.
Ma pièce a été jouée. Mes études ont pâti du peu de temps que
je leur ai consacré.
Je
consulte le vieux carnet vert pour vérifier si je ne me suis pas
trompé dans la chronologie. Si, un peu : le 7 juin 1986, je
suis encore en plein milieu de l’adaptation du Vieux Marin de
Coleridge : 232 alexandrins (sur les 600). Je projette d’écrire
un roman intitulé Par temps clair. Ces trois mots sont les
derniers de Croissance. J’ai envie d’écrire une pièce de
théâtre où l’on verrait un homme en train d’essayer de
s’étrangler lui-même. Ça reste une envie. J’écris une autre
pièce de théâtre, elle ne vaut pas la première (dont la valeur
aussi m’apparaît aujourd’hui bien relative) ; on ne la
jouera pas. J’écris des proses brèves. Quelques-unes seront
reprises dans Mémoires des failles. Je continue mes sonnets.
Ils progressent. Je finis par me lancer dans l’écriture de Par
temps clair. Plus le temps passe, moins je l’écris. Là, j’en
ai quelques passages sous les yeux, pas la peine de montrer ça. Je
finirai par arrêter ce roman au bout d’une quarantaine de pages ;
celui qui porte ce titre dans ma bibliographie n’a presque rien à
voir. Je crois qu’il reste une phrase de la première version, mais
je ne me rappelle plus laquelle.
Je
ne tiens pas la longueur. Ou je ne la tiens plus. Les formes brèves
sont quand même plus abouties.
Koubla
Khan, c’est en 1989 seulement que je l’adapte en alexandrins.
C’est pour ça que c’est meilleur. Et toujours des sonnets. En
1991 je les arrête. Je voulais faire quelque chose de cette année
palindrome, mais en fait rien. Et puis peu à peu (mais je ne m’en
rends pas compte tout de suite), j’arrête de lire. C’est
difficile de dire quand exactement.
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