Qu’est-ce que ça fait à mon écriture ? Car être publié,
et ne plus l’être, ça n’est pas anodin comme ça devrait
l’être. Pourquoi écris-je ce récit étrange, Chroniques
imaginaires de la mort vive ? Une histoire de mort et de
mystère, un récit d’atmosphère, dans une langue loin, très loin
d’Une affaire de regard, et sans humour aussi, pas une once,
délibérément ? J’ai été catalogué : écriture
blanche (comme le sont les auteurs des éditions de Minuit), humour à
froid… L’étiquette me gratte avant même la déconvenue de Par
temps clair, encore plus après peut-être ; plus ou moins
consciemment je fais tout pour l’arracher. L’humour n’est pas
obligatoire. Rien n’est obligatoire. Il y a toujours un autre
chemin. Bien sûr j’aime faire rire mais l’humour chez moi n’est
que consécutif à autre chose, et j’aime faire rire comme faire
pleurer, ou intriguer, ou faire peur, ou exciter, simplement parce
que je le fais avec des mots, c’est fou ce qu’on fait avec des
mots quand même. J’écris, comme s’il n’y avait que ça. Le 12
juillet, Chroniques est terminé. Quoi faire ? Ce n’est
pas la bonne saison pour envoyer un manuscrit. Alors le lendemain ou
le surlendemain je me lance dans autre chose, toujours autre chose,
loin loin de ce que je viens de terminer, comme Chroniques est
loin de Par temps clair.
Une bouffonnerie azimutée que j’intitule Non sec, titre
inspiré d’un post-it que j’ai vu collé sur des manuscrits
refusés sans commentaires. Fin août, il est fini aussi. D’accord,
ce ne sont pas des textes très longs. Sous sa forme livresque,
Chroniques ne dépassera pas 110 pages. Non sec aurait
été du même format. J’ai l’impression de faire du vélo en
pente. C’est la vitesse qui fait mon équilibre. Si je m’arrête,
je ne sais pas ce qui va m’arriver.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire