C’est l’histoire d’un à qui tout
réussit. Tout = l’amour et la gloire militaire, évidemment. Quoi d’autre ?
Cette histoire déplaît, déplaît à
un autre qui se rêve auteur et que le hasard fait personnage. En plus en tant
que personnage ce n’est même pas à lui que tout sourit. Alors en tant qu’auteur
il raconte une autre histoire, à la place. Une histoire terrible. Il se la
raconte à lui-même, d’abord, en faisant mine de la raconter à Roderigo. Mais il
rêve d’un meilleur public. Il le trouve : l’homme à qui tout sourit est le
public idéal. Fasciné par cette histoire qui n’est pas la sienne. Au point de la
faire sienne, et de finir en réclamant à ce qu’elle soit écrite :
“I pray you, in your letters,
When you shall these unlucky deeds relate,
Speak of them as they are”
Quand un auteur et son public se
retrouvent personnages de la même pièce, on a parfois Othello, me disais-je
hier soir en regardant la version d’Orson Welles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire