dimanche 23 août 2015

un auteur et son public personnages de la même pièce



C’est l’histoire d’un à qui tout réussit. Tout = l’amour et la gloire militaire, évidemment. Quoi d’autre ?
Cette histoire déplaît, déplaît à un autre qui se rêve auteur et que le hasard fait personnage. En plus en tant que personnage ce n’est même pas à lui que tout sourit. Alors en tant qu’auteur il raconte une autre histoire, à la place. Une histoire terrible. Il se la raconte à lui-même, d’abord, en faisant mine de la raconter à Roderigo. Mais il rêve d’un meilleur public. Il le trouve : l’homme à qui tout sourit est le public idéal. Fasciné par cette histoire qui n’est pas la sienne. Au point de la faire sienne, et de finir en réclamant à ce qu’elle soit écrite :

“I pray you, in your letters,
When you shall these unlucky deeds relate,
Speak of them as they are”

Quand un auteur et son public se retrouvent personnages de la même pièce, on a parfois Othello, me disais-je hier soir en regardant la version d’Orson Welles.


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