dimanche 9 août 2015

Proust d’été



Mais enfin si légères que soient les nuances sociales (et au point que lorsqu’un peintre véridique comme Sainte-Beuve veut marquer successivement les nuances qu’il y eut entre le salon de Mme Geoffrin, de Mme Récamier et de Mme de Boigne, ils apparaissent tous si semblables que la principale vérité qui, à l’insu de l’auteur, ressort de ses études, c’est le néant de la vie de salon), pourtant, en vertu de la même raison que pour la Berma, quand les Guermantes me furent devenus indifférents et que la gouttelette de leur originalité ne fut plus vaporisée par mon imagination, je pus la recueillir, tout impondérable qu’elle fût.

Marcel Proust, Le Côté de Guermantes.


3 commentaires:

  1. Intelligence si pénétrante de Proust, ajustée à l'écriture...

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  2. Lire Monsieur Proust est un pur bonheur littéraire!

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