Sinon, la grande découverte de
cet été, pour moi c’est quand même La Femme d’un homme qui, de Nick
Barlay. C’est une sorte de roman noir. A mois que ce ne soit plutôt un
road-movie. Ou un roman clinique. Ou une relecture de Hansel et Gretel.
Avec, au bout du compte (et du conte) quelque chose d’ahurissant et d’essentiellement
indécidable, comme on aime. On n’en finit pas de le relire différemment. J’ai
vu que le hasard cannibale, auquel on ne fera jamais assez confiance, a
ressorti pour l’été le billet que Claro avait consacré à ce roman il y a quatre
ans déjà ; vous pouvez aller voir ; d’ailleurs un tel bouquin ne
pouvait pas ne pas plaire à Claro. Et puis tiens, je peux aussi vous recopier
le début, mais juste quelques lignes, hein :
Il était une fois, il y a deux
jours, un homme qu’on retrouvait dans le fauteuil d’une chambre d’hôtel.
L’homme était plutôt fort. Il était plutôt grand. Mais ses pieds étaient aussi
petits que ceux de sa femme. Quelques poils de torse pointaient sur un corps
autrement glabre et une ancienne marque de bronzage séparait la taille hâlée du
bas-ventre plus pâle, comme le passé du présent. À l’exception d’une paire de
collants noirs, il était nu. Dans sa bouche, un quartier d’orange, serré entre
les dents. Naturellement, il était mort.
Les collants étaient à l’origine
de sa mort parce qu’il ne les portait pas de manière traditionnelle, sur les
jambes, mais entortillés autour du cou. Tendus, ils étaient attachés à un
crochet fixé sur le mur derrière lui, un mètre environ au-dessus de sa tête.
Nick Barlay, La Femme d’un homme qui, traduction par Françoise Marel, Quidam, 2011.
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