jeudi 27 août 2015

la découverte d'un roman qui



Sinon, la grande découverte de cet été, pour moi c’est quand même La Femme d’un homme qui, de Nick Barlay. C’est une sorte de roman noir. A mois que ce ne soit plutôt un road-movie. Ou un roman clinique. Ou une relecture de Hansel et Gretel. Avec, au bout du compte (et du conte) quelque chose d’ahurissant et d’essentiellement indécidable, comme on aime. On n’en finit pas de le relire différemment. J’ai vu que le hasard cannibale, auquel on ne fera jamais assez confiance, a ressorti pour l’été le billet que Claro avait consacré à ce roman il y a quatre ans déjà ; vous pouvez aller voir ; d’ailleurs un tel bouquin ne pouvait pas ne pas plaire à Claro. Et puis tiens, je peux aussi vous recopier le début, mais juste quelques lignes, hein :


Il était une fois, il y a deux jours, un homme qu’on retrouvait dans le fauteuil d’une chambre d’hôtel. L’homme était plutôt fort. Il était plutôt grand. Mais ses pieds étaient aussi petits que ceux de sa femme. Quelques poils de torse pointaient sur un corps autrement glabre et une ancienne marque de bronzage séparait la taille hâlée du bas-ventre plus pâle, comme le passé du présent. À l’exception d’une paire de collants noirs, il était nu. Dans sa bouche, un quartier d’orange, serré entre les dents. Naturellement, il était mort.
Les collants étaient à l’origine de sa mort parce qu’il ne les portait pas de manière traditionnelle, sur les jambes, mais entortillés autour du cou. Tendus, ils étaient attachés à un crochet fixé sur le mur derrière lui, un mètre environ au-dessus de sa tête.

Nick Barlay, La Femme d’un homme qui, traduction par Françoise Marel, Quidam, 2011.


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