samedi 30 janvier 2016

eschatologie du samedi



Pour dire grossièrement l’évidence : le métier d’écrivain, qui n’a jamais nourri son homme, de plus en plus aujourd’hui l’affame. Seul un vestige d’aura, un éclat fugace, un renom circonscrit récompensent encore parfois vaguement son ego. Pas pour longtemps : l’admiration d’autrefois, si elle a existé, se réduit désormais souvent à un haussement de sourcil curieux. Cette évolution est une excellente nouvelle : quand la littérature, non contente de ne pas permettre à son auteur de se nourrir, n’attirera plus la moindre attention sur sa personne, on pourra compter au moins sur la réelle motivation de ceux qui persévéreront.
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7 commentaires:

  1. ...Ceux qui continueront à écrire, à éditer, à transmettre (libraires, enseignants (?), à lire et je serai de ceux-là jusqu'à ce que mort s'en suive même si je me doute bien que ça ne suffira peut-être pas. Mais comme pour beaucoup, c'est là mon anonyme, discret et trop modeste combat pour tenter de "sauver" la littérature, les écrivains, les libraires...

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    1. "... je ne peux pas continuer, je vais continuer" (Beckett, l'Innommable)

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    2. "On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter." Emmanuel Kant

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  2. La persévérance des écrivains est admirable et touchante !

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    1. Et inquiétante aussi pour eux parfois.

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    2. "Bon(s)qu'à ça !" Samuel Beckett, "Libération" spécial salon du livre, 1985.

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    3. Oh oui, je me souviens bien de cette réponse ; j'étais encore en pleine lecture de son oeuvre à cette époque.

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