Vous avez vu ? Scandale à Angoulême :
aucune femme parmi les trente auteurs nommés pour le grand prix du festival, si
j’ai bien compris. Ça fait bizarre en effet. Et puis comme ça, pris d’une
inspiration malheureuse, voilà que je regarde la liste de mes dernières
lectures : mince, c’est furieusement masculin aussi. Qu’est-ce que c’est
que ce type qui ne lit que des bonshommes ? (En ce moment, hein, pas tout
le temps quand même.)
En même temps, je ne peux pas
m’empêcher de trouver très-idiot le choix d’une lecture en fonction du sexe de
l’auteur. Ça me donnerait l’impression de demander à la personne de se
déculotter afin de procéder à une vérification officielle, on n’est jamais sûr
de rien ; ça n’est pas vraiment comme ça que je conçois la lecture.
(Pendant qu’on y est, je ne peux pas non plus m’empêcher de trouver très-idiot
le choix d’une lecture en fonction l’origine géographique de l’auteur, un
critère pourtant très en vogue.)
Non, je ne vais rien changer. Et
pourtant il y a clairement là un problème (ou disons : le symptôme d’un
problème). Là aussi. Parce qu’il y a d’abord un problème avec l’idée que la
littérature devrait s’incarner dans des personnes, et aussi que les personnes
se définiraient notamment par leur sexe (ou par leur origine géographique). Il
y a un problème avec l’idée que des personnes devraient incarner autre chose
qu’elles-mêmes. (Par exemple un pouvoir exécutif, pendant qu’on y est ; à
bas la Ve République.) Il serait temps que la personne s’efface un
peu du paysage.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimer"je ne peux pas m’empêcher de trouver très-idiot le choix d’une lecture en fonction du sexe de l’auteur. " En effet. C'est pourtant ce que font certains éditeurs, certains critiques, certains organisateurs de salons, certains jurys, certains producteurs d'émission télé etc ... La preuve par Angoulême !
RépondreSupprimerC'est évidemment très-idiot.
SupprimerIl faudrait supprimer l'auteur. Qu'on ne sache pas qui écrit. (Je parle d'un autre monde, évidemment.)