Il y a des titres qu’il faut oser, et Jacques Jouet pour le faire.
Il y a des personnages féminins un peu décalés, un peu à côté, qui s’incarnent en un livre (c’était un peu ça déjà dans
Une mauvaise maire,
celle de la Chapelle où précisément a grandi l’héroïne de ce roman-ci),
un livre où le
lecteur vient prendre sa place dans la longue file des amoureux sans
espoir de l’héroïne, côte à côte avec les personnages dont il découvre
au beau milieu du livre que tiens, même le narrateur a
priori extérieur est en fait aussi l’un d’eux.
Car notre amour ne se réalisera pas : La seule fois de l’amour,
ce n’est pas que ce titre délicieusement penché
juste au bord du ridicule, c’est aussi le projet de vie de Victoire,
si bien et mal nommée, qui a décidé de n’en avoir qu’un, avec lequel
elle ne le fera qu’une fois. Un projet qui s’élabore
comme une contrainte aux règles qui s’affinent au fil de ce texte
écrit par un qui sait ce que cache la contrainte, puisque Jacques Jouet
est un Oulipien, ici déplaçant la contrainte de
l’écriture à l’écrit lui-même, en faisant le sujet même du livre, et
son rapport essentiel et
impossible à la vie.
Commentaires
Je me suis toujours demandé (c'est authentique) en quoi le fait de
se prénommer Victoire pouvait influer sur un destin. A ma naissance, je
n'ai pas reçu de nom. Mes parents n'avaient souhaité
qu'un Jean-Pierre qui leur fit faux bond. Il durent ensuite se jeter
sur le premier prénom qui leur vint à l'esprit afin de se plier aux
exigences de l'Etat-Civil. Alors je suis curieuse de faire
la connaissance de la Victoire que vous évoquez....
Commentaire n°1
posté par
Anonyme
le 15/04/2012 à 09h19