mardi 17 avril 2012

Bastard Battle, de Céline Minard.


"Ouvre ce bréviaire monseigneur, belle dame."
 
Elle est bien, vraiment, cette collection LaureLi des éditions Léo Scheer. C’est ma quatrième bonne pioche de lecteur avec le dernier – pardon, le nouveau – roman de Céline Minard : Bastard Battle. C’est un drôle d’objet, ce Bastard Battle : dans une langue truculente farcie de médiévismes croustillants et parée de ci de là de quelques incongrus anglicismes, Céline Minard – ou plutôt « Denisot-le-clerc, dit le Hachis et Spencer Five » – nous narre l’épopée d’une petite coalition de résistants bien typés, résistant aux violences et perfidies de l’infâme Bastard Aligot de Bourbon, auquel ils ont repris la ville de Chaumont, prise d’assaut par ce dernier. Bien typés les personnages, et bien trempés les characters, pardon, les caractères ; jugez plutôt : autour de Denisot-le-clerc, se sont rassemblés le chevalier Enguerrand de Montorell, dit « à la charrette » ; le maigre Billy ; le vieux samouraï Akira qui vous sabre une puce sur la joue sans vous laisser d’égratignure ; Tartas le fort ; Dimanche-le-loup le faux-saulnier et parfait pipeur ; et la « démone » Vipère-d’une-toise, anachronique maîtresse en l’art du Kung-fu, douée de l’accent qui va avec. Vous comptez bien : c’est bien une sorte de remake made in chez nous des Sept samouraïs – voire des Sept mercenaires (Billy a même des piftolets !), que nous offre Céline Minard. Les combats y sont fameux, tantôt joutes à l’ancienne, tantôt félins et virevoltant quand menés par le petit paysan Brucelet, transcendé par l’enseignement de Vipère-d’une-toise. On s’amuse beaucoup, on s’étonne d’une telle invention ; c’est si endiablé d’un bout à l’autre qu’on se surprend tout soudain, huitième samouraï, à provoquer à haute voix le Bastard (heureusement que maman n’entend pas) : « Avoûtre, vessard, tu chies dans tes chausses ! Amène-toi qu’on en finisse ! Eh bastard ! Bastard tu es par la fendance de ta mère mais vray bastard, tu t’es fait toi-mesme ! »
 
Novembre 2008.
 
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C’était la première fois que je lisais Céline Minard. Ce n’était pas la dernière.


Commentaires

Ventrebleu!
Commentaire n°1 posté par Anonyme le 17/04/2012 à 18h34
C'est le mot, en effet. (Un livre formidable, je trouve encore une fois mon billet un peu faiblard pour bien en rendre compte.)
Réponse de PhA le 18/04/2012 à 10h55
Je viens de terminer Olimpia qui décoiffe...   Splendide écriture qui donne envie "d'y aller".....
Commentaire n°2 posté par Anonyme le 28/04/2012 à 09h23
Céline Minard est un auteur merveilleux. Je le dis bêtement, mais je le pense.
Réponse de PhA le 28/04/2012 à 17h18

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