La
bergère a récupéré ses moutons. Bien sûr, on aurait préféré qu’il en
manquât davantage à l’appel, mais au fond, on aurait
bien dû se douter que, dans la mesure où le siphon de Sarkozy ne
fonctionne plus (on a vu hier soir Jean-François Copé actionner
désespérément la pompe, ça faisait « Et le droit de vote des
étrangers ? Et le droit de vote des étrangers ? Et le droit de vote
des étrangers ? Et le droit de vote des étrangers ? Et le droit de vote
des étrangers ? Et le droit de
vote des étrangers ? Et le droit de vote des étrangers ? Et le droit
de vote des étrangers ?... »), dans la mesure, disais-je, où le siphon
de Sarkozy ne fonctionne plus, on
aurait bien dû se douter que la mécanique des fluides reprendraient
ses droits.
La mécanique des fluides serait-elle une fatalité ? En regardant d’un peu plus près les résultats dans la banlieue ouvrière où j’ai grandi,
je constate non sans plaisir que Marine Le Pen, à 13,7 %, y
arrive derrière Mélenchon, et que celui-ci y est au coude à coude
avec Sarkozy – tandis que Hollande est loin devant. Mais ce qui fait à
mes papilles la saveur de ce résultat, c’est surtout la
comparaison avec les scores de 2002, où le père Le Pen, avec près de 23 % des voix, arrivait
carrément en tête. La mécanique des fluides n’est pas une science exacte.
tracté dans les quartiers très populaires ici, ZUP. Les jeunes ont été formels : ils préfèrent Hollande, mais qu'on aille voter sans eux. Eux, si on besoin de faire du bruit, du bazar, ils seront là. Pour leur voix, non, faut pas y compter, on ne vient les voir que pour ça, alors... qu'on se débrouille sans eux, et de toute façon...
En dépit du temps pourri, il y aura quelques cerises cette année. Je crains qu'elles n'aient le goût de l'eau.