C’est bien le ventre de la ville,
maman.
Faut bien que je sois de quelque
part, que je plante ma tente, un arbre, mes rêves, mes illusions, mes graines,
que sais-je !
(Voix de la censure : n’importe
quoi)
Un cube en verre, voilà ce que je
suis devenu avec en son centre, disposés en étoile, trois-cent soixante yeux
exactement qui brassent le panorama sans que j’aie besoin de bouger. Des yeux
comme des tentacules qui touchent, absorbent et qui renvoient mes villes
communes et opposées, P et B, les initiales qui signent le texte, des images
qui en jaillissent, parenthèses et crochets, et qui ouvrent des mondes.
Aller à mi-chemin je pourrais. M’asseoir
près d’un volcan de Clermont et mater les étoiles, les étoles, les châles, elle
en portait bien cette vieille frileuse.
(Voix de l’autocensure, répète
la censure)
Catherine Ysmal, Tunnels,
Maelström, 2012.
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