Bütow, le 26 août 1918 Trois semaines d’écart avec la dernière carte. Ce qui est
possible, c’est qu’Edmond ait volontairement réduit le nombre de cartes pour
pouvoir augmenter le nombre de lettres. Mes bien chers Parents
J’ai reçu un peu de courrier cette semaine ce n’est pas encore épatant,
car ce n’est que du courrier assez vieux. Ces sont les cartes de Papa des
26-27-29-30 et 31 juillet et la lettre de Maman du 29 juillet. Je suis content
de savoir que vous ayez enfin de mes nouvelles. Ce subjonctif est assez improbable mais comme souvent, il va
bien avec l’incertitude d’Edmond, quant à savoir si ses cartes parviendront à
leurs destinataires. Il est ennuyeux que le courrier ne marche pas
mieux en ce moment ; mais il faut savoir se résigner au milieu des
circonstances actuelles. J’ai reçu les colis n°s 22 et 23, ils étaient en bon
état ; le lard était superbe. Merci pour le savon dentifrice et les
souliers de toile. Ils sont très bien. Le colis d’œufs est en retard ;
j’espère qu’il va arriver bientôt. J’espère que la blessure du Ct W. n’aura pas
de complication et qu’il sera bientôt guéri. Le
Ct W., Edmond en parle dans la carte du 8 juillet. Il a donc été blessé au
cours de sa tentative d’évasion, laquelle a vraisemblablement échoué.
_ Cette semaine on a vendu à la cantine des pommes, nous en avons acheté et D.
a fait un chausson. Il me soigne bien ! Merci bien pour la confiture de
groseille et les haricots verts séchés, c’est avec plaisir que je les recevrai.
Vous êtes bien gentils.
Le temps continue à ne pas être
très joli : il pleut très souvent, on a de temps en temps seulement une
belle journée ; ce soir c’est notre jour de promenade. Je ne sais si nous
pourrons sortir le temps est menaçant ; la semaine dernière déjà cela nous
a été impossible, il pleuvait averse. Au revoir mes bien chers Parents ;
je vous embrasse des milliers de fois tous les deux ainsi que Ma Tante,
Geneviève et Louis et toute la famille. Votre fils qui pense bien à vs et vs
aime de tout son cœur. EAnnocque
Résignation, résignation... On approche de la fin. Edmond ne le sait pas. Et pour le lecteur, la tension reste la même.
RépondreSupprimerOui, d'ailleurs il n'est plus question de la Suisse.
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