Le 9 mai juin 1917. Mes chers parents.
C’est
aujourd’hui l’anniversaire de notre arrivée à Reisen. Combien de temps
allons-nous encore y rester ?
Comme courrier j’ai reçu les cartes de Papa de des 19 et 22 et
celles de maman des 23, 24 et 25. Comme colis j’ai reçu simplement les
colis gare n° 11 et 12. J’ai remarqué que maman s’était servi
de l’emballage de mon colis, il en aura fait du voyage ce carton.
Ces 2 colis étaient en bon état. Je crois qu’une chemise et un caleçon
de toile me seraient de nouveau nécessaires, car le linge
reste si longtemps au blanchissage que je n’en ai pas assez pour
changer toutes les semaines. A part cela, rien de bien particulier ici. Rien.
Rien à faire, rien à dire. Un peu plus que rien pour manger et se
vêtir. Rien à l’horizon. Je ne peux pas m’empêcher de voir ce rien
inscrit dans le
nom même de Reisen. Je
viens de me mettre à jouer au football, car j’ai trouvé que je ne
faisais pas assez d’exercice. On se lasse
vite de tourner autour du parc ! Aussi je joue deux fois par
semaine, les premières fois j’ai été bien fatigué cela n’a rien
d’étonnant, il y avait si longtemps que je n’avais fait
d’exercice violent. Il y avait si longtemps que je n’avais fait d’exercice violent. Le brave Mairesse n’a pas volé son galon, ce n’est réellement pas un veinard. On devine
l’atroce litote. J’ai
écrit à la cousine Jeanne, mais malheureusement avant d’avoir reçu la
carte du 19. Je pense que l’arrêt des
colis n’a dû durer que quelques jours ; car quelques camarades
d’autres régions m’ont dit que les envois avaient être suspendus trois
ou quatre jours mais un peu plus tôt. Vous essayez de
remonter un peu le ménage, vous avez raison car il en aura sûrement
besoin. Je vous quitte mes chers parents en vous embrassant bien fort
tous les deux ainsi que Geneviève et Louis Madeleine et
Jean et toute la famille. Votre fils qui vous aime de tout son cœur.
Edmond
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