Voilà donc, oui, aujourd’hui la tortilla du ciboulot.
  
    Un plat inouï !
  
    Un plat hors du commun !
  
    Un plat pas banal du tout !
  
    Un plat mirobolant !
  
    Un plat saisissant !
  
    Un plat stimulant !
  
    Un plat fumant !
  
    Un plat fulminant !
  
    Un plat paradoxal !
  
    Un plat aux horizons infinis !
  
    Un plat du futur !
  
    Un plat anti-oxydant !
  
    Un
 plat qui plaît quasi toujours, à la fois rafraîchissant, croustillant, 
fondant, plaisant, amusant, hallucinant, ravigotant,
    fort fortifiant, sans colorant !… qui vaut autant qu’un gigot aux 
haricots, qu’un couscous au mouton, qu’un faisan au curry, qu’un homard 
au caviar ou qu’un baba au rhum à la Chantilly
    !
  
    Car,
 donc, on l’aura compris : nous l’aimons sans façon, oui, nous l’aimons 
sans façon, la tortilla du ciboulot ! Nous
    l’aimons, nous l’adorons. Nous la voulons. Nous la goûtons. Nous la 
savourons autant qu’un osso-buco, autant qu’un bon goulasch.
  
    Car
 voilà un plat trop original où y a un truc qu’y a pas. Voilà, voilà 
pourquoi nous l’adorons tant, la tortilla. Car, dans la
    tortilla, il y a un truc qu’y a pas, donnant au plat un goût pas du 
tout commun, un fin parfum, un « on-sait-jamais-quoi » trop subtil ! Un 
quasi-nada charmant qu’on voit pas
    qu’il faut voir !
  
    Pascale Petit, « La Tortilla du ciboulot », dans Made in Oulipo, L’école des loisirs, 2013, p. 31-32.
  
 
 
Pascale
 Petit sait tout faire. Même la cuisine. Même en l’absence du principal 
ingrédient, ce
    « truc qu’y a pas » – qui en fait deux, si l’on y réfléchit bien ; 
et du coup c’est plus fort encore. Et ce qui est épatant, c’est que 
c’est une cuisine vraiment pour tout
    public ; d’ailleurs c’est publié dans la même collection de l’école 
des loisirs où sont déjà parus Monsieur Jones – rappelez-vous –, ainsi que Tom Premier – rappelez-vous encore,
    mes élèves s’en souviennent – et sa suite Tom II, version théâtrale du merveilleux
    Manière d’entrer dans un cercle & d’en sortir, publié dans la trop éphémère collection Déplacements des éditions du Seuil.
  
    En hors d’œuvre à cette Tortilla, Pascale Petit nous propose le popopo et le dédédé,
 dialogue à deux ou à
    mille, où un simple bégaiement est la source de 
11223593370016514113536000 histoires (si j’ai bien compté – car j’ai 
compté, mais une fois seulement). Bon appétit !
  
 
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