26 mai
PLAN B
The Defamation Of Strickland Banks
Aujourd’hui, j’ai pris les choses à bras le corps. Il était hors de question que la dernière journée soit aussi morose et
crispée que celle d’hier.
Mes affaires sont prêtes depuis sept heures ce matin. J’ai vidangé la deuche. On pourra s’en servir le cas échéant, même si je
subodore qu’elle m’attendra sagement. Un chauffeur vient me chercher à l’aube demain matin.
J’ai
averti André que nous passerions prendre le petit déjeuner et qu’il
valait mieux qu’il nous propose croissants et
chocolatines. Nous avons testé la nouvelle théorie de Pablo sur les
nuisances provoquées par les ondes. Selon lui, les ondes sont des fées
qui, en nous cuisant lentement à l’intérieur, nous
rendent service.
– Plus on crève jeune dans ce monde à la con, mieux on se porte.
– Charmant, a remarqué Cigale.
– Tu peux pas nous inventer une théorie sur la littérature ?
– La littérature ! Mais je ne lis pas.
– Et ça devrait te gêner ?
– Non, tu as raison. Je vais y penser.
Puis
nous avons rejoint Laure et Aloïs pour disputer plusieurs parties de
ping-pong. Le déjeuner a été expédié et Aloïs et moi
avons réussi nos défis : apprendre aux deux sœurs à faire du skate !
Une bonne poilade avant de rentrer. Le reste nous appartient à Cigale
et moi.
J’aime cette fille à la folie.
Jérôme Lafargue, L’Année de
l’hippocampe, Quidam, 2011.
Pas la peine que je vous dise ni de qui ni de quoi il est question : qui a lu l’Ami Butler et Dans les ombres sylvestres sait qu’avec Jérôme Lafargue on n’est jamais certain de lire ce qu’on
lit. Mon OCR foireux qui me traduit « remarqué » en « remariage » est quasi extralucide.
On peut lire une interview de l’auteur dans le dernier numéro du Matricule des Anges.
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