La circulation sur l’autoroute est vraiment un problème, et il nous semble judicieux que M rentre de son côté, par ses propres moyens. Me voici donc seul à conduire la voiture rouge.
C’est une belle voiture de sport ancienne – je n’y connais pas grand-chose mais je vous dirais volontiers que c’est un modèle des années trente – très allongée, un peu en forme de cigare, avec à l’avant un très long capot.
Il me semble (j’éprouve tout de même quelque peine à le proférer), il me semble qu’elle est prévue pour être pilotée par un conducteur assis en sens inverse : le fait de constamment regarder en arrière ne devrait en principe pas poser de problème.
Cependant je suis seul maintenant à son bord, et la circulation fantasque des autres automobilistes me contraint à changer ma position : pour pouvoir me faufiler entre toutes ces voitures, dont aucune ne semble pouvoir choisir définitivement une voie, il importe que je les voie directement. Du coup, vous comprendrez que l’accès aux pédales devient un véritable problème. Heureusement que j’ai de grandes jambes ! Les pédales sont situées complètement à l’avant, de part et d’autre du long capot en forme de demi-cylindre. Ma jambe gauche, tendue à l’extrême, y parvient encore sans trop de difficulté. En revanche la droite est obligée d’enlacer le capot en une acrobatique et périlleuse parodie d’étreinte amoureuse, pour que la pointe de mon pied effleure l’autre pédale ; tout cela à pleine vitesse.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire