C’était un homme sans histoire. C’était sûrement un homme qui
ne voulait pas avoir d’histoire puisqu’il a tout fait pour ne pas
en avoir alors que l’Histoire même, celle de l’Algérie, s’est
invitée dans sa vie. Sa vie c’est celle de Mohamed Bellahouel dont
ce n’est pas le nom, dirait-il s’il savait, s’il savait que
Marie Cosnay a entrepris d’écrire son histoire dont on ne sait rien
sauf que ça quand même, ne rien savoir à ce point-là du
grand-père de son propre fils, c’est forcément savoir quelque
chose.
« J’ai
été plongée dans le silence Bellahouel. (…) Ordinaire et,
toujours cette fameuse ambivalence Bellahouel, extraordinaire. Rien
ne se passait avec lui comme on lit que se passent les choses. Ni
résistant ni nationaliste ni harki ni européen ni indigène ni
musulman ni catholique. Ni de mère ni de père.
L’aîné
de ses fils disait : mon père était protestant.
Quant
à moi, je n’aurais réussi qu’à trouver des négations. »
Je
coupe exprès quand Marie en dit un peu plus, c’est elle qu’il
faut laisser dire ce qui peut être dit. If est un château, bien
sûr, un château de roman de Dumas ; If est aussi
l’hypothèse d’une biographie.
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