C’est quand même pratique, ce vieux Carnet vert. Si vous avez peur
d’oublier comment ça s’est passé pour vous, je vous conseille
de le noter dans un vieux carnet vert.
Le
11 avril 2003, je note le début d’un roman intitulé les
Attardés, que j’envisage d’écrire sous pseudo. Je m’y
inspire de mes débuts dans l’Education nationale, dans des zones
très sensibles. Ça racole un peu, ça m’amuse sur le moment ;
j’ai dû en écrire une dizaine de pages et puis ça ne m’a plus
amusé. Ça pouvait marcher mais ça n’avait pas de sens pour moi.
Je note aussi l’idée d’un roman éventuellement intitulé
Premier roman « alternant des passages de mon premier
projet » (il s’agit du roman de 1975 que j’évoque dans les
épisodes 1 et 2 du présent feuilleton) « (…) et des
souvenirs de mon année de 6e, dernière année de l’enfance. »
Celui-là est écrit, avec un autre titre ; il attend son heure.
Il est patient.
Pendant
ce temps, je collectionne les refus. Je fais des bêtises :
j’envoie même Affleurements, un recueil qui ne tient pas
vraiment ensemble, d’ailleurs c’est ce qu’on me répond à
juste titre, et Non sec, qui n’est pas abouti – le refus
du Dilettante est quand même plutôt sympa.
Il
faut dire que je n’y réfléchis pas beaucoup. Publier n’est pas
si important. Le plus clair de mon temps, je le passe à écrire de
front Liquide, Monsieur le Comte au pied de la lettre
et Seul à voir. Ça paraît déraisonnable mais avec le recul
j’y vois un véritable équilibre. Ces trois textes représentent
vraiment des facettes complémentaires de ce qui me parle en
littérature : l’introspection hyperréaliste, le premier rôle
dévolu au langage, l’attention à l’imaginaire le moins contrôlé
possible ; ce genre de choses, c’est mal dit mais ici je ne
prends pas le temps de bien dire. Liquide, sous sa première
forme (qui n’est pas tellement éloignée de celle publiée chez
Quidam), est fini à la mi-juin ; Monsieur Le Comte au pied
de la lettre (la majuscule du « Le » apparaît
enfin), à la mi-septembre.
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