Au téléphone, un collaborateur de Sabine Wespieser me dit avoir
beaucoup aimé Par temps clair, plus encore que Chroniques
imaginaires de la mort vive. Mais quelques jours plus tard,
celle-ci m’annonce qu’elle renonce. Elle peine à cerner
l’auteur. Elle a peur que je sois une sorte de « surdoué »,
et que mes livres soient des « exercices de style », « à
la manière de » sans qu’on puisse dire de qui,
reconnaît-elle. C’est vrai que ce besoin de changer, ça peut
faire donner cette impression. Mais « surdoué »,
franchement, avec toutes ces années passées à écrire, encore
heureux que j’en ai tiré quelque chose. Et l’écriture de
Croissance m’a appris que précisément, ce n’est pas dans
la virtuosité stylistique que je veux réaliser ce qui me pousse.
Cela dit, en tant qu’éditrice, elle a parfaitement raison :
mon travail n’est pas dans la ligne de sa maison, il ne fait que
croiser cette ligne. Mon orbite décidément me pose bien des
problèmes.
Le
13 janvier, je suis contacté par les éditions Melville. On me dit
que Léo Scheer est d’accord pour publier Chroniques. J’ai
lu dans la presse littéraire qu’il y avait eu une brouille entre
Alain Veinstein (à l’attention duquel j’avais déposé mon
manuscrit et que du coup je n’ai jamais rencontré, Melville a
continué – un peu – sans lui) et Léo Scheer (qui ne s’est pas
brouillé avec Léo Scheer?). N’empêche, c’est un sacré
soulagement. Le 18 je remets le fichier, sur disquette (je n’ai pas
encore Internet !) Je garde la fin que j’ai réécrite après
les remarques de Sabine Wespieser ; elle est meilleure que la
première, indiscutablement. Le 23 janvier, le contrat est signé.
La
Revue Catastrophes me fait le plaisir et l’honneur de
publier un texte dont le premier épisode est en ligne, cliquez donc,
et dont la teneur n’est pas sans rapport avec l’épisode 6 du
présent feuilleton.
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