Tout va bien, tout va toujours bien à la sortie d’un nouveau
livre. Tout va bien, sauf que je vis désormais dans un décalage, un
décalage entre écrire et publier, autre sorte de grand écart
encore moins volontaire, qui ne se résorbera jamais – si j’en
crois l’auteur 2020. Au printemps 2005, quand paraît Chroniques,
j’ai déjà terminé bien sûr Par temps clair (qui paraîtra
en 2006), mais aussi Liquide (qui paraîtra en 2009), Monsieur
Le Comte au pied de la lettre (en 2010) et Mémoires des
failles (en 2015). Écrire a-t-il encore un sens quand il y a
déjà tant de manuscrits en attente ? Cet embouteillage est un
véritable empêchement. C’est toujours vrai au moment où,
toujours sous la pression de l’expression, j’écris ces lignes,
dont le but très conscient est d’occuper mon écriture à quelque
chose qui, ouf, n’a pas vocation à être publié ; pardon si
le style et l’intérêt s’en ressentent. (Et voilà qu’un virus
me surprend en plein effort de non-écriture et me confine, seul ou
presque avec mon clavier. Je vais faire une petite pause lecture
avant de reprendre, pour la peine.)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire