Le 17 septembre 1917 Mes chers
parents
Je suis content que vous ayez
reçu des nouvelles de moi et notamment la carte en retard. L’écriture est pressée et la phrase aussi
mais oui, Edmond, nous l’avons bien reçue, cette carte du 26 juillet ;
elle a retrouvé sa place parmi les autres. Pour ma part j’en ai reçu
aussi pas mal. Ce sont les cartes de papa des 27 28 29 30 31 1er et
la lettre de maman du 2. J’ai reçu aussi un mandat de 10 f (si je lis bien) du (c’est un mot comme « colivin »,
je n’arrive pas à lire ; et en suite il y a un autre mot, sous une tache,
on dirait « Torjo » mais ce n’est sûrement pas ça)
probablement en réponse à ma carte du mois dernier. J’ai reçu aussi plusieurs
colis, le cable (?) n°5
et les colis gare n°16-21-24. Tout était en bon état. Le pain en tranches
grillées est très bon il était en bon état sauf 2 tranches plus grosses que les
autres qui commençaient à moisir légèrement. Il
faudra le trancher plus fin. Le charbon de bois est très bien. On recevait donc aussi des colis de charbon
de bois. Des colis de charbon de bois. Ce pauvre oncle n’a vraiment
pas de chance. J’espère que ce n’est pas grave et qu’il sera bientôt (j’imagine que c’est « guéri »
mais honnêtement je n’arrive pas à lire). J’espère qu’il en est de
même pour la main de Louis. Pour
autant que je sache, Louis n’a pas gardé de séquelles à la main. Les
haricots verts séchés sont très bons et cela change des conserves._ Le temps
qui s’était rafraîchi outre mesure ces jours-ci, s’est remis au beau
aujourd’hui. Il fait une journée superbe. Néanmoins on sent que l’hiver
s’emmène (c’est ce que je crois
lire) les jours diminuent rapidement. Le parc ferme déjà à 6 heures.
Les soirées deviennent longues. Ce n’est pas un mal car c’est le moment où nous
sommes le plus tranquilles dans notre petite chambre pour travailler._ Je vous
quitte mes chers parents en vous embrassant bien fort tous les 2 ainsi que
toute la famille. Votre fils qui vous aime de tout son cœur. Edmond a retaillé son crayon pour écrire « Votre
fils qui vous aime de tout son cœur », sans quoi il n’aurait pas eu la
place. Pourtant il avait moins à dire, dans cette carte. Il avait moins que
rien à dire mais il fallait quand même le dire. EAnnocque
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