Le 15 avril mai 1917. Mes chers parents.
J’ai reçu cette fois-ci le courrier régulier, c’est-à-dire les cartes de Papa des 27 28 et 30 avril et les lettres
de maman des 15 et 29 avril. J’ai reçu en outre une carte de la cousine Monnot (ou Mounot peut-être ? ce nom m’est
parfaitement inconnu) qui
est toujours en bonne santé ; elle se plaît assez bien dans son nouveau
pays. Les dispositions prises
par maman pour les colis sont très bien et je n’ai rien à redire.
Pour les vêtements de toile je crois que la vareuse sera plus pratique,
la moins cher naturellement mais autant que possible
j’aimerais mieux un pantalon qu’une culotte, car avec cette dernière
il faut mettre des bandes et c’est trop chaud et trop fatiguant. (Cette
habitude que j’ai prise de reproduire les fautes quand il y en a, que
vaut-elle vraiment ? Il me semble que ça ne dit rien du tout. Pourtant
je continue.) En
plus de cela Papa serait bien gentil de voir au dépôt s’il ne pourrait
pas m’avoir une vareuse de troupe, car ma
vareuse de tranchée est complètement hors d’usage et je voudrais
épargner le plus possible ma vareuse n°1. Il pourrait la prendre assez
grande pour être sûr qu’elle aille, je la ferais retoucher
ici par le tailleur. Je regrette de vous donner tous ces ennuis et
vous remercie de tout cœur. Je crois que vous n’avez pas compris ma
carte, au sujet de maman Nini (je ne sais pas non plus qui est maman Nini et je retrouve même pas la carte en question). Tout
le monde est ensemble et n’a jamais été séparé. Je me suis sans doute
mal expliqué. Comme colis j’ai reçu les colis gare 19 et 20 et un colis
de pain du
14 avril. Il y a encore un peu de retard en ce moment dans les
colis. Mon mal de dents est complètement passé et je vais maintenant
très bien. Je vous quitte mes chers parents en vous embrassant
bien fort tous les deux ainsi que Geneviève et Louis et toute la
famille. Votre fils qui vous aime de tout son cœur.
Edmond
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire