ici les bruits vibrent chantent murmurent sans arrêt je veux
éviter que mes meringues ne tombent en les sucrant avec
du sucre glace avant de les enfourner je veux que
le couple du jour partage son premier rendez-vous dans
un salon aménagé pour l’occasion je veux un design
particulièrement délirant qui achève de donner vie à un monde
de jobards meurtriers je veux plus vivre ce que je
vis là mon existence est devenue un enfer sans nom
mais en même temps Victor convoque Leanna dans son bureau
alors que sur tes conseils de Phyllis Jack impose à
Diane des règles de vie draconiennes et Katherine et Mack
se liguent contre Max qui est devenu méchant et violent
je veux que la tempête souffle sur les paddocks et
qu’une vraie tornade soit déclenchée sur Renault je veux
un petit film de cul pour nos vingt-cinq ans
de mariage je veux une adresse fiable de l’actrice
qui joue Susan dans Desperate Housewives car ma sœur est
fan je veux y gerber encore des bouts de légumes
dans cette sauce bolo je veux changer de musique et
plus vite que ça je veux un coupe-frites aux
pieds antidérapants pour des frites de forme régulière je veux
qu’elle soit enculée à son enterrement de vie de
jeune garce je veux une poule au riz comme Colette
je veux connaître en tant que téléspectateur assidu de Zorro
l’année de tournage des épisodes actuellement programmés sur France
3 je veux optimiser l’espace occupé par mon escalier
Ian Monk, Là, Cambourakis, 2014, p. 85.
Car pendant ce temps d’autres livres paraissent pour lesquels ma paresse peine un peu à trouver les mots ; en tout cas ici,
vraiment ça vaut la peine de suivre une sorte d’oreille mobile et invisible à l’écoute de ce qui se dit partout Là ; voilà c’est l’essentiel de ce que je veux – dire.
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