Le 2 mai 1917 Mes chers parents
Le courrier est assez normal en ce moment. Et
l’écriture est particulièrement facile à lire, peut-être un peu moins serrée, plus détendue. J’ai reçu les cartes de papa des 14 et
17 avril, la lettre du 18 et celle de Geneviève du 16 A. Il ne prend pas la peine d’écrire « avril » en toutes lettres.
Pourtant il y avait la place. J’ai reçu aussi une lettre de Wallard du 16. Je ne sais pas du tout qui est Wallard.
Un retour à la ligne marquera la pause que j’ai dû faire pour aller chercher la carte du 16 mars où j’avais
cru lire le nom d’un certain Walrand. Non. Ce n’est pas le même nom : les deux l ne font aucun doute.
D’ailleurs après une nouvelle recherche il était déjà question de Wallard dans la carte du 26
février. Je reprends.
Je remercie ma très chère sœur de sa longue lettre. Pour la tarte dont elle parle c’est bien comme elle le
pense. Mais j’ai un doute sur le mot « tarte ». Je
viens de
recevoir la boîte qu’elle m’a demandée elle a comme dimensions 17 ½ x
12 x 7 ½. Est-ce suffisant, si elle la veut plus grande qu’elle le
dise. J’ai
bien souvenir d’une boîte en kerbschnitt de mon grand-père mais les
dimensions me paraissent grandes. Ou alors c’est une autre que celle à
laquelle
je pense. C’est facile de changer. Celle que j’ai reçue servira pour une autre personne. Tiens, c’est peut-être ça. Au sujet de la réponse de Jean je m’y attendais un peu car, car
s’il avait eu une bonne nouvelle à annoncer il l’aurait fait sans tarder. Dans la carte du 23 avril on attendait une carte de Jean.
Mais je ne sais toujours pas de qui il s’agit. Comme
colis j’ai reçu les paquets postes n°s 25.28.3.4.6.7. Tous en bon état.
Dimanche
nous avons invité à déjeuner notre professeur d’anglais et mon
Russe. Mon cuisinier s’était encore surpassé, on a fait un bon petit
repas et on a passé quelques heures agréables.
Ce souci, revu récemment dans la grande illusion, de faire aussi
comme si on n’était pas dans un camp de prisonniers. Le
temps est très beau depuis quelques jours, et c’est un plaisir d’aller
faire
le lézard au soleil. J’espère qu’il en est de même chez vous, car
autrement ce serait bien ennuyeux. Je vous quitte mes chers parents en
vous embrassant tous deux bien fort, ainsi que Geneviève
et Louis et toute la famille. Votre fils qui vous aime de tt son
cœur.
Edmond
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire