Disons,
pour faire court, que la politique dans la littérature ne m’intéresse
pas. Pour autant, quand je m’interroge sur les
difficultés que rencontrent l’une et l’autre dans notre beau pays,
je ne suis pas loin de me dire que dans les deux cas elles ont trait à
une crise de la représentation. Quelle représentation
avons-nous de la politique / de la littérature aujourd’hui ? Et
accessoirement, qui représente l’une et l’autre ? Ou plutôt : jusqu’à
quel point faut-il qu’elles soient
représentées par des noms propres ?
Vite fait, la question du sujet aussi croise les deux domaines. Le sujet, bon ou mauvais. On dit un peu vite qu’il n’y a pas de
mauvais sujet en littérature. Je préférerais dire qu’il n’y en a pas a priori.
A priori, tout est bon à la littérature. Sauf quand le sujet est choisi
– choisi parce que l’on devine
qu’il déterminera du coup le choix du lecteur. Ce sujet-là est
mauvais. Le sujet n’est bon que lorsqu’il s’est imposé à l’auteur avec
la force de l’évidence. De la même manière, il y a de mauvais
sujets en politique. Des sujets artificiels, biaisés, faux, comme en
littérature. Des sujets qu’on tente d’imposer à la place de ceux qui
s’imposent. (En grammaire aussi on parle parfois de
sujets apparents et de sujets réels. On ne devrait jamais oublier la
grammaire.)
La
politique peut quand même être un sujet pour la littérature, à
l’évidence. (A l’évidence aussi : pas nécessairement
bon.) La littérature ne devrait-elle pas être un sujet pour la
politique ? Hors des livres c’est pourtant en politique que souvent il
me semble voir la fiction à l’œuvre.
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