jeudi 31 octobre 2013

Complications de Nina Allan


Au début j’ai cru que ce livre avec son titre pluriel était un recueil de nouvelles et je n’avais rien contre et puis je me suis rendu compte que non et qu’au lieu de n’avoir rien contre j’avais tout pour. Car ces Complications horlogères me font lire plusieurs réalités contradictoires sans qu’une ait la primauté sur l’autre et c’est quelque chose que j’aime comme une vérité cachée. Par exemple Dora est la sœur morte de Martin le narrateur qui l’aime d’un amour trop absolu et Dora est devenue la collègue et l’amie de Martin le narrateur qui a fait sa connaissance quand il lui a vendu son appartement puisque Martin est agent immobilier et aurait bien une aventure avec Dora s’il n’était déjà mariée avec Miranda. A moins que Martin n’exerce un tout autre métier, par exemple représentant pour le compte d’un éditeur de carte de vœux. A moins que Miranda ne soit depuis vingt ans que la collègue de Martin qui n’est plus narrateur et que leur histoire d’amour n’ait pas eu lieu ou pas encore, si j’en crois Sylvester John. Tout dépend peut-être d’Andrew Owen – à moins que ce ne soit Owen Andrews. On ne demandera pas à Nina Allan, puisque c’est Sylvester John et non Lovecraft qui est l’auteur véritable de ces récits ; mais on ne lui demandera pas non plus, à Sylvester John : il est mort, comme Lovecraft, en plus d’être fictif, tout comme Malcolm, son principal exégète ; à moins que la fiction ne soit qu’un autre possible ? Après tout rien de tout cela n’aurait été écrit sans le tourbillon de Breguet, l’homme qui abolit la pesanteur et fait quand même partie de l’Histoire, au moins celle du temps.
On pourrait croire que je vous en ai déjà trop dit en si peu de mots mais non, je ne crois pas, si je me fie à ce que je ressens en écrivant ces quelques lignes : l’envie de relire ces Complications qui viennent de paraître aux éditions Tristram dans une traduction de Bernard Sigaud.
 


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Commentaires

Quelle façon rafraîchissante de parler de l'attente d'un livre, de la lecture d'un livre, du mystère d'un livre...
Commentaire n°1 posté par christiane le 31/10/2013 à 11h04
Merci ; je me demande toujours comment donner envie de lire un livre alors qu'en même temps je n'ai pas souvent l'envie ni le temps ni les mots pour écrire une vraie critique qui serait forcément assez longue - et du coup pas forcément lue.
Réponse de PhA le 31/10/2013 à 17h48
Vous avez raison. Il faut ouvrir le cercle fermé des auteurs et des critiques littéraires qui finissent par être dépendants les uns des autres.
Commentaire n°2 posté par christiane le 31/10/2013 à 17h50

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