mercredi 2 octobre 2013

lire un livre pour se faire son opinion


Il y a toutes sortes de bonnes raisons pour lire un livre, pas vrai ? Ce n’est pas vous qui allez me dire le contraire, sinon vous ne liriez pas ce blog (j’imagine). Parmi ces raisons, il y en a une que je vois souvent invoquée, et formulée à peu près de la sorte : je vais le lire pour me faire mon opinion. Parfois on précise même : pour me faire ma propre opinion. La mienne à moi, quoi.
Les opinions, c’est vrai, c’est important. La preuve : parfois, on les sonde. Quand on va voter, par exemple, avoir une opinion, ça sert. Si on n’en a pas, on s’informe, pour se la faire, son opinion. C’est même un devoir citoyen, qu’on appelle ça. J’y souscris.
En revanche, j’ai un peu de mal à comprendre l’utilité de se faire son opinion sur un livre. Non que je n’en ai pas après lecture, bien sûr, on n’y échappe pas ; mais mon opinion de lecteur n’est jamais que la conséquence de cette lecture, elle n’est en rien sa motivation. D’ailleurs, je dois l’avouer, il arrive parfois que mon opinion soit flottante même après ma lecture. Mais franchement, peu importe. Qu’est-ce que je vais en faire, de mon opinion ? Quelle valeur a-t-elle ? (Financièrement parlant, je connais la réponse, merci.)
Non, moi, si je lis un livre, c’est pour me faire plaisir à moi. C’est moi d’abord, quoi. Après, s’il se trouve que j’ai une opinion, je veux bien la donner ; la littérature, on peut aussi en parler. Mais franchement, je n’en ferai jamais la raison principale de ma lecture. Parce que ça signifierait que je m’oblige à lire certains livres dont – peut-être à tort, certes – je n’ai aucune envie. Il y en a déjà tellement qui me font envie et que je ne pourrai jamais lire, que non merci, quoi.
Et puis lire un livre pour se faire son opinion et savoir en final exactement les raisons pour lesquelles on ne l’aime pas, ce bouquin (et que souvent on soupçonnait déjà avant), c’est aussi suivre ce courant majoritaire, toujours plus fort en cette saison entre rentrée littéraire et prix littéraires, tous ces événements littéraires qui sont censés nous dire quoi lire pour être bien dans le coup littéraire. A vouloir ne pas être dupe de la dernière daube à succès sur laquelle on aura gagné au prix de l’ennui le droit de cracher, on se retrouve quand même dans le troupeau, plus rebêle que rebelle.

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