La
question du genre est à coup sûr passionnante mais la question du genre
n’est sûrement pas le « c’est quel
genre ? » si souvent entendu et qui précède d’un pas à peine le
« moi j’aime bien j’aime pas [barrer la mention inutile] tel genre »
comme si les genres étaient des genres de
sac dans lequel on pouvait ranger d’un côté les qu’on aime et d’un
autre les qu’on aime pas. Celui-là je vais l’aimer parce qu’il fait
partie du genre que j’aime mais celui-là non parce que c’est
un genre que j’aime pas. Ah tiens c’est des nouvelles j’aime bien
les nouvelles. Voilà. D’abord. Parce que tout se définit d’abord par le
genre. Dis-moi ton genre et je te dirai si je t’aime.
C’est le genre qui fait le choix. Moi je vais peut-être lire ce
bouquin-là parce que j’aime les romans qui racontent des grandes sagas
familiales qui se passent très loin de chez nous genre à
Haïti Miami ou Pontault-Combault (par contre celui-là on dirait de
la poésie j’aime pas la poésie vous avez pas plutôt des histoires de
vampires ?). (Remarquez j’aurais pu le prendre aussi
pour ma femme parce que ma femme elle aime la poésie même si elle
aime aussi les histoires de vampires c’est pour ça qu’elle m’a tout de
suite plu et aussi parce que j’aime le genre grande brune
avec un grand nez mais c’est dommage elle s’est barrée avec un type
pourtant c’était pas du tout son genre alors tant pis pour le truc qu’on
dirait de la poésie – comment ça c’est un
roman ??? C’est un roman ça ???? J’ai jamais vu ça un roman comme
ça !!!!!)
Non
moi les genres j’ai toujours cru que c’était des trucs faits pour jouer
avec. Pas des grands ou des petits sacs où ranger
les livres mais juste des idées de livres qu’on n’écrirait jamais
mais qu’on pourrait faire semblant d’écrire en faisant semblant d’en
écrire un autre, ou alors entre lesquels on se faufilerait
comme si c’était des trous où ne pas tomber. Des choses comme ça
c’était, les genres que j’aime. Sinon non. Non. C’est vrai – à la fin.
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