Hier, j’ai écouté Cécile Wajsbrot. C’était aux Ulis, à la Médiathèque
François Mitterrand, devant une salle bien remplie comme on souhaiterait
en voir souvent, qu’elle répondait aux
questions de Pascale Arguedas.
Le phrasé, d’abord ; et, moins que des hésitations : des petits temps qui marquent la recherche du mot juste,
le désir de répondre vraiment à la question posée.
Concernant ses livres, l’auteur avoue, très simplement, qu’à ses yeux il y en a trop, que certains peut-être… (Sans
opinion, personnellement : je n’en ai lu qu’un – Conversations avec le maître
– qui à mes yeux mérite, beaucoup. Mais bien sûr, j’apprécie ce
jugement, et plus encore le ton avec lequel c’est dit.) Insiste sur
la forme, plus travaillée que dans les premiers livres, ça semble
important pour elle aussi – une forme au service du sens,
aurais-je envie de préciser, me rappelant de discrets effets de
polyphonie, de va-et-vient d’un temps à l’autre, de la présence à
l’absence, et aussi cette adresse de la narratrice à un
destinataire longtemps innommé, celui qui la somme de parler,
faisant une langue de celle qui fut d’abord oreille ; tout cela
forcément résonne dans la mienne – mais je ne dois pas oublier
que ce livre-là ne fait plus l’actualité, détrôné aujourd’hui par L’Ile aux Musées (à Berlin) (où, paraît-il, elle fait parler les statues !),
qui poursuit avec la sculpture un cycle intitulé Haute mer, sur la création artistique, initié avec les Conversations avec le maître (c’était la musique) ;
allez, l’écrivain quant à elle ne dérogera pas à la traditionnelle dédicace ; hop, dans mon sac.
On peut consulter sur remue.net le dossier concernant Cécile
Wajsbrot, ainsi que les chroniques de son séjour à Berlin, et écouter sur France-Culture son entretien avec Alain Veinstein.
Il me semble qu'en mûrissant j'approche les bons rendez-vous par surprise, toujours, et c'est délicieux. Ces "Hublots" en sont une belle, bon vent à eux. Merci Philippe pour... tout! et plus encore, mais tu le sais déjà, je ne vais point insister et prendre le risque de te faire rosir caché derrière ta barbe de pirate et ta voix de ténor - si chère à mes oreilles, hier . Tu t’es bien gardé de m’annoncer cette belle initiative littéraire, maritime, que sais-je...
A très bientôt, j'espère.
Une quidamette de passage
C'est moi qui te remercie pour hier, et pour tes voeux.