Pour représenter la
littérature*, il faut mettre des mots dessus. Mais les mots la
plupart du temps existent déjà, c'est le problème avec les mots.
Ils ont déjà désigné autre chose. C'est pratique quand même de
les réutiliser, alors on les réutilise, et ça permet de créer des
genres, des courants, auxquels on peut rattacher l’œuvre de tel ou
tel auteur. Ça permet aussi d'éviter de parler directement de
l’œuvre en question, en n'évoquant que ce qui lui est
périphérique. Ainsi en est-il au départ du post-exotisme de
Volodine, nous rappelait hier soir l'auteur, boutade à l'intention
de la presse pour écarter la question de la science-fiction
hors-sujet, néologisme forgé pour désigner l’œuvre elle-même.
Puis le creux du mot naturellement se remplit, le post-exotisme
devient le post-exotisme tel que le connaissent les lecteurs de
Volodine, Bassmann, Draeger et Kronauer ; on peut enfin vraiment
parler de l’œuvre.
* J'ai fait de cette
question – la représentation de la littérature – un tag sur ce
blog. Il y a là une source d'agacements parfaitement inaltérable,
allez-y donc boire.
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