mercredi 13 avril 2016

les mots dessus

Pour représenter la littérature*, il faut mettre des mots dessus. Mais les mots la plupart du temps existent déjà, c'est le problème avec les mots. Ils ont déjà désigné autre chose. C'est pratique quand même de les réutiliser, alors on les réutilise, et ça permet de créer des genres, des courants, auxquels on peut rattacher l’œuvre de tel ou tel auteur. Ça permet aussi d'éviter de parler directement de l’œuvre en question, en n'évoquant que ce qui lui est périphérique. Ainsi en est-il au départ du post-exotisme de Volodine, nous rappelait hier soir l'auteur, boutade à l'intention de la presse pour écarter la question de la science-fiction hors-sujet, néologisme forgé pour désigner l’œuvre elle-même. Puis le creux du mot naturellement se remplit, le post-exotisme devient le post-exotisme tel que le connaissent les lecteurs de Volodine, Bassmann, Draeger et Kronauer ; on peut enfin vraiment parler de l’œuvre.



* J'ai fait de cette question – la représentation de la littérature – un tag sur ce blog. Il y a là une source d'agacements parfaitement inaltérable, allez-y donc boire.

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