Soit l’ensemble Le des lectures et BLe l’ensemble inclus dans Le des bonnes lectures, on admettra que la partie complémentaire
de BLe dans Le est l’ensemble FLe, celui des fâcheuses lectures.
Certes. Considérons maintenant l’ensemble Li des livres, le raisonnement fonctionne aussi : BLi et Fli. Hop.
La
logique nous enseigne que l’ensemble Le présuppose l’existence de
l’ensemble Li. Peut-on en déduire que Le = Li, BLe = BLi et
FLe = FLi ? Certainement pas. En effet, nous avons oublié de
préciser que Le est un ensemble intrinsèquement infini, ainsi que ses
sous-ensembles BLe et FLe ; alors que Li est un
ensemble fini (même si le nombre de ses éléments suit une courbe
hyperbolique que nous considérons d’un œil inquiet). En d’autres termes,
à chaque élément de l’ensemble fini Li correspond un
nombre potentiellement infini d’éléments de l’ensemble Le. Tout
espoir n’est donc pas perdu. Mais c’est vite dit, car si tout va
heureusement bien quand un élément de BLi et un élément de BLe se
rencontrent, il n’est pas impensable que tout aille malheureusement
bien aussi quand un élément de FLi rencontre un élément de FLe : « Il
faut imaginer le lecteur de Yann Moix
Alexandre Jardin Bernard Pilchard heureux », écrivait jadis
Albert. Pire encore, il n’est pas inconcevable qu’un élément de FLe
rencontre un élément de BLi. C’est pourquoi, en toute
vanité personnelle assumée, on trouvera l’occasion de se réjouir de
la relative petitesse de l’ensemble LA des lecteurs de votre serviteur,
puisque ledit ensemble est évidemment en relation
exclusive avec l’ensemble BLe.
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